L'emploi privé, parent pauvre du marché du travail québécois

Publié le 10/02/2014 à 14:02, mis à jour le 11/02/2014 à 12:27

L'emploi privé, parent pauvre du marché du travail québécois

Publié le 10/02/2014 à 14:02, mis à jour le 11/02/2014 à 12:27

Apparemment, les chiffres sont réconfortants. Mais il suffit de creuser un tout petit peu pour réaliser que, dans les faits, la débâcle se poursuit.

Les données compilées par Statistique Canada font état d’un gain de quelque 13 000 emplois pour le Québec en janvier. Décembre s’était plutôt soldé par un recul de 10 000 emplois. On aurait donc tout récupéré, même un peu plus.

Mais là s’arrêtent les réjouissances.

Ces 13 000 emplois sont à temps partiel. Question temps plein, le Québec piétine. Le rattrapage est donc très relatif.

Pire, le secteur privé en a perdu 6 000, après une perte encore plus cuisante de 13 000 en décembre. Or, c’est sur lui que repose la création de richesse. Les emplois associés au gouvernement et aux agences gouvernementales sont légitimes, mais il faut bien les financer à quelque part…

Sur 12 mois, de février 2013 à janvier 2014, l’effectif du secteur privé québécois a fondu de 33 000 emplois alors qu’il grossissait de 152 000 au Canada ! Et toujours sur un an, nous avons gagné ici 77 000 emplois à temps partiel, mais nous avons perdu 67 000 à temps plein. Pas de quoi applaudir.

Ce qui fait dire à Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Banque Nationale, « ce n’est pas très bon pour la croissance du revenu disponible et des revenus fiscaux. » Et encore, il est poli.

On comprend mieux pourquoi le ministre Nicolas Marceau éprouve toutes sortes de difficultés à atteindre ses cibles budgétaires. Une société qui ne réussit à créer des emplois que dans sa fonction publique fait penser à un serpent qui se mord la queue.

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