Tout le monde va en parler demain, alors prenons un peu d'avance.
Le 15 septembre 2008, l'inimaginable se produisait. Lehman Brothers faisait faillite. Merril Lynch passait à un cheveu de s'écrouler et ne survivait qu'en se livrant à Bank of America. Et quelques jours plus tard, le plus gros prêteur hypothécaire américain, Washington Mutual, tombait son tour.
Nous avons frôlé la catastrophe, et ce n'est pas terminé. En fin de semaine, un autre banque américaine (Corus Bank), la 91 e depuis le début de la crise, a fermé ses portes. Les gouvernements sont intervenus vigoureusement, ils ont saigné les finances publiques, et les déficit s'empilent.
Pouvaient-ils faire autrement ? Quand le feu est pris dans la maison, il faut d'abord l'éteindre et on ne regarde pas le compteur d'eau. La facture viendra plus tard. Mais elle va arriver tôt ou tard... et il ne faudrait pas que le feu reprenne !
Est-ce que Wall Street a changé ? Si vous voulez frissonner, lisez « Lettre ouverte aux bandits de la finance », de Jean Montaldo (chez Albin Michel), Ce n'est qu'un des livres qui revient sur les excès des barons de la haute finance, comme Angelo Mozillo, l'ancien pdg de Countrywide, qui s'est enrichi à coups de centaines de millions $ au moment même où les fameux prêts à risque (subprime) dont il s'était fait le champion contaminait tout le système financier.
Voilà pourquoi la prochaine réunion du G 20, à Pittsburgh, dans une dizaine de jours, est importante. Le système est incapable de s'autodiscipliner, alors il faut l'encadrer. Pas le paralyser: l'encadrer. Et que le diable emporte les grands patrons comme Lloyd Blankfein, de Goldman Sachs, qui prétend que limiter les bonis aux banquiers étoufferait la reprise...