Emploi : agir vite pour ne pas sombrer à notre tour

Publié le 04/12/2011 à 18:11, mis à jour le 04/12/2011 à 18:27

Emploi : agir vite pour ne pas sombrer à notre tour

Publié le 04/12/2011 à 18:11, mis à jour le 04/12/2011 à 18:27

Blogue.

Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu ça.

À travers le Canada, c’est au Québec qu’il s’est perdu le plus d’emplois au mois dernier : 30 500, ce qui pousse largement la moyenne provinciale (8 %) au-delà de la moyenne nationale (7,4 %). Il faut remonter avant la début de la récession de 2008 pour retrouver un écart aussi important. Le Québec est-il en train de revenir à la traîne en ce qui concerne la situation de l’emploi au pays ?

PLUS : Pertes d'emplois au Québec : « Le portrait n'est pas si sombre »

À ce sujet, je propose deux observations et une recommandation.

Première observation : nous avons été diablement chanceux d’éviter le pire de la récession, mais c’était un coup de chance… si on peut dire, parce qu’ils résulte d’un accident dramatique. Le 30 septembre 2006, le viaduc de la Concorde s’est effondré, à Laval, en entraînant cinq personnes dans la mort. On a dû réagir, au Québec, en entreprenant un énorme effort de réfection des infrastructures publiques qui n’est toujours pas terminé. Il a fallu investir des milliards de dollars et engager des milliers de personnes. L’industrie de la construction fonctionne depuis à peins gaz – permettez-mois ici de ne pas commenter tous les scandales qui l’entoure, c’est un autre sujet. Mais cet effort massif a permis par la bande, sans qu’on s’en doute à ce moment, d’atténuer l’impact de la récession qui a débuté deux ans plus tard.

Deuxième observation : en même temps, l’économie du Québec est en pleine mutation. L’industrie de la forêt est toujours en pleine crise. Les papetières continuent de saigner. Le sort de la vénérable White Birch (alias Anglo Pulp) est toujours en suspens à Québec, sans compter toutes les misères d’AbitibiBowater et des autres. Les usines de sciage, elles, sont frappées de plein fouet par le ralentissement de la demande américaine.

Mais pendant ce temps, les studios de jeux vidéos engagent tant qu’ils le peuvent ; et on s’attend à ce que l’industrie du transport (aéronautique, train, camionnage et cie) retrouve incessamment un second souffle. En matière de haute technologie et de valeur ajoutés, le Québec a fait es pas de géants.

Sauf que… il risque plus que jamais de se retrouver coupé en deux. La technologie trouve d’abord ses résonnances dans les grandes villes, alors que ce sont les régions qui souffrent du déclin de l’industrie forestière. Tout ça alors que se pose la question brûlante de l’occupation du territoire.

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