Électrification des transports, version gouvernement Couillard


Édition du 17 Octobre 2015

Électrification des transports, version gouvernement Couillard


Édition du 17 Octobre 2015

Le gouvernement Couillard prend à son tour son bâton de pèlerin et dépoussière le dossier de l'électrification des transports, dont il se fait le promoteur.

Cette couche de poussière n'était quand même pas très épaisse. Il y a deux ans à peine, le précédent gouvernement Marois en avait fait un de ses pivots pour relancer l'économie du Québec. C'était presque devenu une obsession : le terme «électrification des transports» apparaissait 82 fois tout au long des 164 pages du document «Priorité emploi» dans lequel on détaillait la stratégie industrielle préconisée pour le Québec, qui devait théoriquement permettre la création de 115 000 emplois d'ici 2017.

Financement prévu : 516 millions de dollars sur trois ans, pour développer une filière intégrée et accélérer la conversion à l'électricité des véhicules qui circulent sur nos routes.

Le projet libéral voit un peu moins grand et prévoit l'investissement de 420 M$ sur cinq ans. Mais pour l'essentiel, il reprend le même discours et les mêmes ambitions : faire du Québec «un chef de file de l'utilisation des moyens de transport propulsés par l'électricité et un précurseur en matière de mobilité durable», tel qu'on le lit dans le nouveau document «Propulser le Québec par l'électricité».

C'est assurément là un projet séduisant... mais plus difficile qu'il n'y paraît.

Oui, le Québec s'y connaît en matière d'électricité. Mais ses forces concernent d'abord et avant tout la production et la distribution. Au fil du temps, les ingénieurs d'Hydro-Québec, puis ceux des sous-traitants, ont accumulé les exploits. C'est ici par exemple que, pour la première fois au monde, on a mis en service une ligne à 735 kilovolts, afin de transporter l'électricité du complexe Manic-Outardes jusqu'à Québec. Du coup, on a aplani l'obstacle des grandes distances.

Mais de là à mettre en place toute une filière industrielle intégrée... La marche est haute, sans compter qu'on s'y active ailleurs dans le monde. On pourra au moins miser sur certaines réalisations qui pourraient en inspirer d'autres. La française Bolloré produit maintenant chaque année 15 000 batteries au lithium à son usine de Boucherville. D'ailleurs, elle pourrait bientôt s'approvisionner en lithium auprès de minières québécoises, puisque quelques projets d'exploitation avancent dans le Nord. Des gisements de terres rares, elles aussi utilisées dans les batteries et les moteurs électriques, pourraient également y être exploitées.

Par ailleurs, on note des avancées dans des secteurs stratégiques. Shawinigan abrite maintenant deux fabricants de bornes de recharge, Elmec et AddÉnergie. Cette dernière vient d'investir dans une nouvelle usine. Et la Ville est devenue récemment le 100e partenaire du réseau Circuit électrique d'Hydro-Québec.

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