Une perspective à long terme remet les pendules à l'heure

Publié le 18/01/2019 à 15:27

Une perspective à long terme remet les pendules à l'heure

Publié le 18/01/2019 à 15:27

(Photo:123rf.com)

BLOGUE INVITÉ. Les derniers mois en Bourse ont échaudé plus d'un investisseur. Il faut croire que, après près de dix ans de hausses annuelles presque ininterrompues, plusieurs croyaient que les marchés ne pouvaient que s'apprécier année après année.

De toute évidence, ce n'est pas le cas.

Cela dit, je préconise toujours une perspective à plus long terme pour l'investisseur. Il est certain qu'une baisse approchant 20% fait peur lorsqu'on la regarde isolément. Mais qu'en est-il de la performance de la Bourse depuis trois, 10 ou 20 ans? L'indice S&P 500, bien qu'il ait perdu 4,4% de sa valeur en 2018 (incluant les dividendes; tous les rendements qui suivent incluent les dividendes), a enregistré un rendement de 16,5% au cours de deux dernières années, de 50,3% sur cinq ans et de 243,0% sur 10 ans. Dans ce dernier cas, il s’agit d’un rendement annuel composé de 13,1%.

Comme je l'ai déjà écrit, la performance du S&P 500 est sensiblement moins reluisante sur 20 ans avec un rendement de près de 5,6%. C'est qu’au début de cette période – en plein dans la bulle techno – le marché boursier était grossièrement surévalué.

Mais savez-vous qu'un tel rendement de 5,6% composé pendant 20 ans aurait multiplié votre investissement initial par tout près de trois? (100 000 $ investis dans le S&P 500 le 31 décembre 1998 auraient valu 297 357 $ à la fin de 2018).

Une autre façon de remettre les choses en perspective est d'analyser ce qui s'est produit sur les marchés boursiers dans le passé. Un bon exemple est le niveau élevé de volatilité observé au cours des derniers mois. Est-ce exceptionnel ou normal par rapport aux 20 dernières années?

Selon Standard & Poors, l'année boursière 2018 a compté 63 jours où le S&P 500 s'est apprécié ou a baissé de 1% ou plus. Environ une journée sur quatre. Elle a aussi compté 19 jours où la fluctuation de l'indice a été de 2% ou plus (à la hausse ou à la baisse). Cela paraît beaucoup après l’année 2017 particulièrement calme que nous avons vécu, année où le S&P 500 n’a connu que 19 jours de fluctuations de 1% ou plus et aucune journée de fluctuations de 2% ou plus.

Mais sur 20 ans, une année moyenne compte 20 jours de fluctuations de 2% ou plus. Ainsi, malgré nos impressions, 2018 était un peu en dessous de la moyenne des 20 dernières années.

Entre vous et moi, si vous êtes engagé à rester en Bourse à long terme, aussi bien que la volatilité soit élevée. Cela augmente les chances que vous trouviez de belles occasions de faire des emplettes de titres de sociétés à bon prix.

Enfin, je viens de lire que les investisseurs avaient retiré des sommes importantes des fonds d'actions en décembre pour les placer dans des fonds de marché monétaire. Selon CNBC, les sommes investies dans les fonds de marché monétaire atteignaient 3,07 billions $ US (toutes ces données sont du marché américain), leur plus haut niveau depuis mars 2010. Au cours des quelque 10 dernières années, cette somme était d’environ 2 billions $.

C'est malheureusement typique. Les investisseurs vendent aux premiers signes de difficulté. Je suis persuadé que la plupart d’entre eux reviendront un jour ou l'autre en Bourse, mais probablement après que le marché aura enregistré une appréciation marquée.

Plus ça change, plus c'est pareil.

Philippe Leblanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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