Pour avancer, il suffit de mettre un pied devant l'autre

Publié le 19/06/2015 à 14:55

Pour avancer, il suffit de mettre un pied devant l'autre

Publié le 19/06/2015 à 14:55

(Photo: Shutterstock)

BLOGUE. Je ne me souviens pas exactement où j’ai lu cette phrase de Warren Buffett, mais elle me revient régulièrement en tête: «il est surprenant de voir de voir la distance que l’on peut parcourir en quelques années en mettant simplement un pied devant l’autre.»

Cette phrase m’est revenue à l’esprit en lisant le rapport annuel 2014 d’Aquamarine Fund, le fonds géré par Guy Spier, gestionnaire de portefeuille et auteur du livre «The Education of a Value Investor». J’ai bien apprécié le message transmis par M. Spier à ses investisseurs après avoir connu une année difficile où le rendement de son fonds a été sensiblement inférieur à celui du S&P 500. Il écrit: «il est inévitable que nous obtenions un rendement inférieur au marché dans son ensemble à l’occasion. Cela fait simplement partie du jeu lorsque vous avez comme objectif de faire fructifier la valeur de vos placements à des taux élevés pendant de nombreuses années et de surpasser les rendements du marché à long terme.»

Cette même phrase me vient régulièrement en tête lorsque je parle à mes enfants. Par exemple, mon fils joue au tennis à un niveau compétitif depuis plusieurs années. Or, depuis quelques mois, il connaît des difficultés à bien performer en tournoi; à mon avis, le désir de gagner et la peur de perdre lui font perdre ses moyens. Or, comme un investisseur, un jeune joueur de tennis ne devrait pas se concentrer sur ses résultats à court terme mais plutôt avoir des visées à long terme. Si son objectif est d’obtenir une bourse d’étude dans une bonne université américaine grâce au tennis, il devient moins important de gagner un tournoi québécois chez les 12 ans et moins… Pas si facile pourtant d’inculquer ce concept du long terme à un enfant de 12 ans!

La même phrase de Buffett m’est revenue en tête lorsque, au cours des dernières années, j’ai eu la chance de présenter une série de conférences pour initier des jeunes de 15 à 25 ans au monde de la bourse et de l’investissement. J’estime en effet qu’il existe un concept fondamental que tous les investisseurs, jeunes et moins jeunes, devraient maîtriser, celui des intérêts composés. C’est d’ailleurs le premier des 10 principes d’investissement que M. Spier énumère dans son rapport annuel: «Le miracle des intérêts composés».

Trop d’investisseurs sont concentrés sur les rendements qu’ils obtiennent à court terme. Ils veulent savoir quels ont été leurs rendements au cours du dernier mois, du dernier trimestre ou de la dernière année. Ils veulent en outre s’assurer de toujours mieux faire que les indices boursiers ou que d’autres investisseurs. Je parlais récemment à un investisseur qui me disait qu’il était satisfait tant que ses rendements étaient supérieurs à ceux de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Or, ce qui est réellement important pour profiter pleinement de la magie des intérêts composés, c’est d’obtenir des rendements attrayants sur de longues périodes. Qu’importe que son portefeuille ait moins bien fait que le S&P 500 depuis le début de l’année pour l’investisseur dont l’objectif est de le surpasser au cours des 20 prochaines années. Je me suis inspiré de l’exemple que présente M. Spier dans son rapport annuel pour illustrer la magie des intérêts composés:

Ces données mettent deux vérités en lumière: 1-c’est le temps qui est le plus important et 2-de petites différences de rendement auront un impact majeur sur la valeur de votre portefeuille à long terme.

Archimède a dit: «Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde». Dans la même lignée, mon père a écrit «Donnez-moi du temps et je bâtirai une fortune». Le temps et une vision à long terme sont la fondation du développement d’un joueur de tennis, d’une entreprise ou de votre fonds de pension. Il s’agit de mettre un pied devant l’autre et d’être patient.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est président et gestionnaire de portefeuille chez COTE 100, une boutique de gestion de patrimoine. Il est également éditeur de la Lettre financière COTE 100, publiée depuis 1988.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

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