Sélection de titres: ne pas succomber à la tentation

Publié le 08/11/2019 à 14:24

Sélection de titres: ne pas succomber à la tentation

Publié le 08/11/2019 à 14:24

Warren Buffett et Charlie Munger, durant l'assemble annuelle des actionnaires 2019 de Berkshire Hathaway.

Warren Buffett et Charlie Munger, durant l'assemble annuelle des actionnaires 2019 de Berkshire Hathaway. (Photo: Getty Images)

BLOGUE INVITÉ. J'ai eu la chance de rencontrer quelques investisseurs aguerris au cours des dernières semaines afin de discuter des marchés boursiers et de partager nos idées sur les occasions qui se présentent aux investisseurs «valeur» comme nous.

Le constat que je tire de ces discussions est que les marchés boursiers actuels ne sont pas faciles pour les investisseurs qui recherchent des occasions d'investissement intéressantes parmi les titres de sociétés de qualité.

Un consensus ressort: les occasions sont rares et semblent se trouver principalement dans quelques secteurs: les sociétés industrielles, les financières et la santé (qu'on retrouve peu au Canada). Les titres de ces sociétés sont, semble-t-il, affectés par les craintes d'un ralentissement économique, en bonne partie alimentées par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Dans la santé, l'incertitude prévaut en raison des élections présidentielles de 2020 et des appréhensions face aux promesses de socialisation du système par certains candidats démocrates.

À lire également: BALADO: Comment Berkshire Hathaway doit-elle utiliser ses liquidités?

Pour le reste, la grande majorité des titres semblent bien évalués. Remarquez que cela ne veut pas nécessairement dire que les marchés soient trop chers; simplement que les véritables occasions sont rares.

En même temps, j'ai récemment analysé les résultats de Berkshire Hathaway pour son troisième trimestre clos le 30 septembre. De toute évidence, M. Buffett éprouve les mêmes problèmes à trouver des occasions. L'encaisse de la société continue de s'accumuler à son bilan et s'élève maintenant à près de 129 G$... De plus, la société n'a presque pas ajouté à ses placements boursiers au cours du dernier trimestre.

Il y a un principe sacro-saint de l'investissement «valeur», celui de la marge de sécurité. Ainsi, on ne devrait pas acheter un titre à moins de pouvoir l'acheter à un escompte important par rapport à l'estimation que l'on fait de sa valeur intrinsèque.

Je crois que c'est probablement ce qui retient Warren Buffett d'investir l'encaisse substantielle de Berkshire Hathaway. C'est aussi la raison pour laquelle nous éprouvons tant de difficulté à dénicher de véritables occasions.

Il faut donc rester patients et attendre que les occasions se manifestent. Ce n'est qu'une question de temps. Je me souviens que nous étions dans une situation similaire il y a un peu plus d’un an, avant que les marchés ne corrigent subitement dans les dernières semaines de 2018. De fait, la dernière fois que nous avons acquis un nouveau titre dans nos portefeuilles sous gestion remonte à décembre 2018.

La pire chose à faire serait de se laisser tenter par la hausse des marchés et de réduire ses critères de sélection. Il s’agit de faire preuve de patience en attendant qu’une occasion attrayante se présente.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
Sujets liés

Bourse

Blogues similaires

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

La baisse du PIB par habitant ne doit pas inquiéter, mais...

25/03/2024 | Pierre Cléroux

EXPERT. Depuis 2020, soit au début de la pandémie, le PIB par habitant a diminué de 1,3% par année au Canada.