Le tennis et l'investissement, plusieurs similitudes

Publié le 08/08/2014 à 12:26

Le tennis et l'investissement, plusieurs similitudes

Publié le 08/08/2014 à 12:26

BLOGUE. On parle probablement davantage du tennis au Québec pendant la semaine de la Coupe Rogers que pendant toutes les autres semaines de l’année réunies. D’un côté, j’en suis très heureux et c’est normal puisque la Coupe Rogers est le gros événement tennistique au Canada. D’un autre côté, ce serait bien que les médias en parlent davantage pendant le reste de l’année…

Cela dit, tout ce que j’ai lu sur le tennis au cours des derniers jours m’ont fait réaliser que le tennis a bien des points communs avec l’investissement. De fait, un jeune joueur ou joueuse de tennis qui s’entraîne sérieusement et fait de la compétition à un haut niveau développe à mon avis plusieurs des qualités nécessaires pour bien réussir dans le monde de l’investissement boursier. Probablement est-ce le cas de la plupart des autres sports mais j’ai l’avantage de bien connaître le monde du tennis. Voici donc quelques similitudes entre les deux :

1- Viser le long terme. Le développement d’un joueur de tennis de haut niveau nécessite de nombreuses années de travail acharné. Au moins 10 ans. Les résultats d’un joueur à 10 ou 12 ans ne sont pas vraiment importants car l’objectif devrait être d’atteindre son plein potentiel à 20 ou 25 ans. Milos Raonic n’était pas un joueur junior de niveau international. Ce n’est que par la suite qu’il a réellement pris son envol comme joueur de niveau mondial.

2- Accepter les échecs. Comme on a tous pu le constater avec la défaite d’Eugénie Bouchard lundi, même les meilleurs sont susceptibles de connaître des contre-performances. C’est la même chose à la Bourse, les plus grands investisseurs font des erreurs et doivent parfois admettre qu’ils se sont trompés. L’important est d’apprendre de ses défaites et d’en tirer des leçons.

3- Traverser des périodes difficiles. Les plus grands joueurs ont des passages à vide. Je me rappelle Andre Agassi qui avait connu une dégringolade au classement mondial avant de rebondir. Un investisseur doit s’attendre à la même chose. Il faut être prêt à connaître des périodes difficiles à la Bourse telles que celle qu’on a connue de 2000 à 2012. Il faut aussi anticiper des périodes où l’on sous-performera le marché dans son ensemble.

4- Être humble dans la victoire. Roger Federer ou Rafael Nadal et la majorité des grands restent toujours humbles, même après leurs plus grands exploits. Ils savent bien que ces moments rêvés peuvent rapidement se changer en défaite humiliante. Nadal a été éliminé en première ronde de Wimbledon cet été après avoir remporté Roland Garros deux semaines plus tôt. C’est la même chose en bourse. Un bon investisseur n’extrapole pas les bons rendements qu’il a pu obtenir au cours des dernières années et il sait très bien que toute décision d’investissement peut s’avérer être une erreur.

5- Jouer les probabilités. Au tennis, le joueur de haut niveau sait jouer à l’intérieur de ses capacités afin de minimiser les erreurs. On appelle ça « jouer le pourcentage ». Le même phénomène s’applique à la Bourse. Je crois que la préservation du capital devrait être le premier objectif d’un investisseur à long terme, davantage que la quête de rendements élevés.

6- Continuer à se développer, à s’améliorer. Même un joueur comme Federer continue à travailler certains aspects de son jeu. Il monte davantage au filet depuis quelque temps que par le passé, ce qui l’a très bien servi à Wimbledon. De son côté, je crois qu’on peut aisément déclarer que Buffett est aujourd’hui un meilleur investisseur qu’à ses débuts. S’améliorer devrait être l’objectif de tout investisseur sérieux.

7- Adopter son propre style de jeu. Les meilleurs joueurs de tennis jouent selon leur propre style, quel que soit leur adversaire. Bien sûr, ils y apporteront quelques ajustements dépendamment de leur adversaire mais rien de majeur. Un bon investisseur devrait toujours suivre la méthode d’investissement qui correspond à sa personnalité et ne pas déroger de la recette qui a fait son succès dans le passé.

Pensez à cela pendant que vous regarderez les matchs de finales de la Coupe Rogers cette fin de semaine. Bon tennis et bons placements!

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

P.S. Je profite de l’occasion pour vous inviter à venir voir les meilleurs joueurs et joueuses de tennis au monde entre les 11 et 17 août, à St-Hyacinthe, lors de la Coupe Le Blanc. Davantage d’informations sont disponibles à www.coupeleblanc.com.

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100.

 

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