Le Blanc - Qu'ont en commun les plus grands créateurs de richesse canadiens?

Publié le 15/03/2013 à 08:58, mis à jour le 15/03/2013 à 10:23

Le Blanc - Qu'ont en commun les plus grands créateurs de richesse canadiens?

Publié le 15/03/2013 à 08:58, mis à jour le 15/03/2013 à 10:23

Quelles conclusions peut-on tirer de ce palmarès?

1- Il n’est pas nécessaire de gagner la loterie pour obtenir de bons rendements. De ces 11 titres, j’en qualifierais un seul de spéculatif, Blackberry. Les autres sont tous actifs dans des industries relativement simples et terre-à-terre et ont des modèles d’affaires qui sont somme toute peu risqués. Cela dit, il faut souligner que je n’ai pas réellement cherché de gagnants parmi les nombreuses minières et biotechs canadiennes…

2- Des dirigeants actionnaires. Pour la plupart de ces sociétés, les dirigeants sont lourdement actionnaires de l’entreprise qu’ils dirigent. Par exemple, M. Stanley Ma, président de Groupe d’MTY d’alimentation MTY possède près de 4,9 M d’actions, soit un peu plus de 25 % de la société. La famille Saputo détient près de 70 M d’actions de Saputo. M. Richard Lord possède plus de 1,4 M d’actions de Quincaillerie Richelieu. Enfin, M. Desgroseillers du Groupe BMTC détient plus de 21,2 M d’actions de l’entreprise qu’il dirige. Peut-on trouver une meilleure garantie qu’ils travailleront activement au développement des activités de leur entreprise et à l’enrichissement des actionnaires?

3- La croissance vient surtout d’acquisitions. À l’exception de Home Capital et de Blackberry, la croissance de ces entreprises est surtout parvenue d’acquisitions. Pensons aux acquisitions majeures de Saputo dans un marché plutôt sans croissance. Même constat pour Couche-Tard, Richelieu, Stella-Jones et MTY qui ont été et sont toujours des consolidateurs d’industries relativement matures. Dans presque chaque cas, ces entreprises ont réussi à faire des acquisitions à des prix raisonnables et surtout à améliorer sensiblement la rentabilité des entreprises acquises pour l'élever à leurs propres standards.

4- Peu de dilution. Je remarque aussi que la majorité de ces entreprises ont émis relativement peu d’actions au cours des 15 dernières années. Peut-être est-ce parce que leurs dirigeants possèdent beaucoup d’actions et sont peu enclins à être dilués? Ces entreprises ont généralement su financer leur croissance à même leurs activités et ont été très parcimonieuses quant aux nouvelles actions. Si ces sociétés ont enrichi leurs actionnaires, je crois qu’on peut dire qu’ils n’ont pas tellement enrichi les courtiers! De fait, des sociétés telles que BMTC et Richelieu ont plutôt réduit leurs actions au fil des ans.

5- Des industries qui exigent relativement peu de capital. Dans la majorité des cas, ces sociétés n’ont pas à investir de sommes importantes en immobilisation, ce qui libère leur capital excédentaire pour investir dans la croissance ou pour racheter des actions (BMTC).

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com). COTE 100 détient des actions de Groupe MTY, Home Capital, Couche-Tard, Richelieu, Pason, Saputo, Metro et de CN dans certains comptes sous sa gestion.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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