Investir ou ne pas investir? Là est la question!

Publié le 02/11/2018 à 10:51

Investir ou ne pas investir? Là est la question!

Publié le 02/11/2018 à 10:51

(Photo: 123rf.com)

BLOGUE INVITÉ. Nous avons maintenant eu droit à deux corrections en 2018. Techniquement, une correction est une chute de 10% à 20% d’un indice boursier depuis un sommet récent. Si l’on prend l’indice S&P 500, considéré comme étant le plus représentatif du marché boursier nord-américain, il affiche en date du 31 octobre une hausse modeste de 2,5% (avant dividendes) depuis le début de l’année.

Or, il a chuté de 10,2% de la fin de janvier au 8 février 2018. Plus récemment, il a perdu 11,5% entre le haut atteint le 21 septembre et le bas du 29 octobre.

Si les investisseurs avaient connu peu de corrections des marchés depuis quelques années, 2018 les aura comblés!

Je crois qu’il importe de répéter des statistiques concernant les corrections et les marchés baissiers. En 90 ans, le S&P 500 a connu pas moins de 52 corrections de 10% ou plus. C’est donc dire que, en moyenne, le marché a subi une correction au 1,7 an.

Or, malgré ses baisses fréquentes, le marché a toujours bien récompensé les investisseurs patients. Depuis 1928, le S&P 500, incluant les dividendes, a procuré un rendement annuel composé de 9,65%.

Une erreur répandue

Je crois néanmoins qu’une des erreurs les plus courantes de l’investisseur autonome (et probablement aussi de nombreux investisseurs professionnels) est d’avoir en portefeuille une encaisse substantielle. Il attend la correction appréhendée par tous pour investir cette encaisse.

Pour moi, cette méthode présente deux problèmes.

D’une part, si le marché commence à piquer du nez, comme ce fut le cas au cours des dernières semaines, l’investisseur hésite, il tergiverse. Car si le marché a perdu 10%, pourquoi ne perdrait-il pas 15% ou 20%?

D’autre part, si le marché rebondit après avoir corrigé, disons de 5%, il se dit qu’il a raté l’occasion d’investir à bon prix. Là aussi, il attend.

Dans les deux cas, son encaisse n’a pas été investie.

L’investisseur typique attend donc toujours, conservant une encaisse qui ne lui rapporte pratiquement rien et qui, à long terme, l’appauvrit à coup sûr.

En quelque 26 ans de métier, j’ai vécu de nombreuses corrections et quelques marchés baissiers. Or, je ne me souviens pas d’une seule circonstance où j’ai été certain que le moment était bien choisi pour investir. La seule certitude en Bourse est que la certitude n’existe pas.

Mieux vaut selon moi rester presque pleinement investi en tout temps. On peut garder un peu d’encaisse, plus ou moins 5% de son portefeuille, pas plus. L’histoire nous a démontré que la présence permanente en Bourse est la meilleure voie à suivre, même si elle nous fait parfois vivre des moments stressants!

Quand on pense qu’une occasion se présente, il faut la saisir. La phrase que je répète souvent à mes collègues lorsqu’on décide d’acheter un titre qui a corrigé et qui nous semble une aubaine: «Qui sait si c’est le bon moment pour l’acheter? Une chose est certaine cependant, on le paye bien moins cher aujourd’hui qu’on l’aurait payé hier.»

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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