Investir comme un collectionneur

Publié le 31/03/2023 à 13:30

Investir comme un collectionneur

Publié le 31/03/2023 à 13:30

(Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Je n’ai jamais vraiment été un collectionneur. Dans ma jeunesse, je n’ai pas acheté ou échangé de cartes de hockey ou de baseball. Pendant un certain temps, j’ai bien collectionné un peu les timbres canadiens, mais la passion n’a jamais vraiment été là. Ma modeste collection traîne quelque part dans mon garage.

Étant adulte, je n’ai pas non plus tenté de faire l’acquisition de tableaux ou d’œuvres d’art, ni de voitures de collection ou de montres suisses, comme plusieurs le font. Je porte peu d’intérêt à ces choses matérielles. 

Pourtant, je crois avoir l’âme d’un collectionneur, mais cette passion a été dirigée vers les titres de sociétés en Bourse. Au début de ma carrière d’investisseur, j’étais subjugué par l’objectif de dénicher les titres susceptibles d’enrichir ceux qui les posséderaient pendant de nombreuses années. Avec les années, ma passion de collectionneur a évolué subtilement: de collectionneur de titres boursiers, je suis devenu collectionneur de sociétés en Bourse.

La nuance est peut-être subtile, mais elle est fondamentale. Elle implique de mettre toutes ses énergies dans la sélection de sociétés susceptibles non seulement de nous enrichir à long terme, mais aussi de le faire de manière soutenable — dans tous les sens du terme: durabilité du modèle d’affaires, activités bénéfiques pour tous, y compris la société en général et l’environnement.

J’ai récemment lu le rapport annuel de Berkshire Hathaway et la lettre de Warren Buffett aux actionnaires de la société. Un passage m’a particulièrement marqué: «Charlie [Munger, associé de Buffett] et moi, nous ne sommes pas des sélectionneurs de titres, mais des sélectionneurs d’entreprises»

Je préfère le terme collectionneur à celui de sélectionneur et je crois que c’est ce que Buffett et Munger sont réellement: des collectionneurs des plus belles sociétés au monde. En effet, le terme collectionneur implique non seulement de bien choisir ses entreprises (une évaluation raisonnable fait aussi partie des critères de sélection), mais tout aussi important, l’idée de les conserver longtemps par la suite. Un véritable collectionneur ne vendrait jamais sa carte de Wayne Gretzky, saison 1978-1980.

Le véritable collectionneur d’œuvres d’art n’a pas pour objectif de revendre ses œuvres à profit, mais d’acquérir les plus belles pièces qui correspondent à ses goûts et intérêts personnels et de les garder pour toujours. Pour lui, la quantité des œuvres accumulées n’est pas un objectif ; il vise plutôt la qualité des quelques pièces d’exception qu’il possède.

Je me considère donc comme un collectionneur des meilleures sociétés en Bourse. Mon objectif est double: sans cesse améliorer la qualité globale des œuvres qui composent ma collection et acquérir de nouvelles œuvres à prix raisonnable. C’est une quête passionnante qui ne se termine jamais.

 

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements chez COTE 100 et auteur du livre Avantage Bourse

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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