Groupe BMTC - un modèle à suivre pour bien des sociétés

Publié le 14/05/2012 à 10:57, mis à jour le 14/05/2012 à 12:43

Groupe BMTC - un modèle à suivre pour bien des sociétés

Publié le 14/05/2012 à 10:57, mis à jour le 14/05/2012 à 12:43

BLOGUE. Cette semaine, je note que le Groupe BMTC, qui exploite les magasins de meubles Brault & Martineau et Ameublement Tanguay au Québec, a racheté 43 100 de ses propres actions à des prix variant entre 19,27 $ et 20,40 $ au cours du mois d’avril. Rien de bien particulier, me direz-vous, car ces rachats représentent moins de 1 % des actions en circulation de l’entreprise.

Et pourtant, je crois que le Groupe BMTC se mérite la palme des « racheteurs » en série du Québec. Saviez-vous que l’entreprise, qui a aujourd’hui une valeur boursière de 915 M$, a racheté pour plus de 421 M$ de ses actions de 1996 à 2011? Et que, en tenant compte de 4 fractionnements 2-pour-1 au cours de cette période, son nombre d’actions en circulation a diminué de 64 %, passant de 135,5 M à 48,3 M?

Pendant cette période, ces rachats d’actions ont permis à la société de multiplier ses profits par action par un multiple de près de 16,0! La croissance annuelle composée de ces profits par action se chiffre à 20,2 %, une performance tout à fait extraordinaire qui surpasse celle de bien des entreprises de forte croissance. Et tout ça dans l’industrie du meuble!

Pour mieux comprendre l’impact qu’ont pu avoir les rachats d’actions sur ses profits par action au cours des 16 dernières années, sachez que ses profits nets ont enregistré une croissance annuelle composée de 12,2 %, une très bonne performance en elle-même. Les rachats ont ajouté 10 % au taux de croissance annuelle composée des profits par actions.

Mais ce qui est encore plus impressionnant selon moi est la façon avec laquelle que le Groupe BMTC a effectué ses rachats : méthodiquement et sans prendre de risques indus. Ainsi, de 1996 à 2011, BMTC a racheté ses propres actions à chaque année, sans exception, rachetant en moyenne pour 26,3 M$ par année. Qui plus est, la société ne s’est jamais endettée pour racheter, ayant conservé un bilan sans dette pendant toute la période. De fait, la direction a systématiquement utilisé une partie de ses fonds autogénérés libres annuels pour racheter ses actions. Au cours des 16 derniers exercices, BMTC a dégagé des fonds autogénérés libres totalisant 611,9 M$. De cette somme, 507 M$ ont été versés à ses actionnaires, soit sous forme de rachats d’actions (421,4 M$) ou de dividendes (86 M$).

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À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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