De l'importance de maîtriser la dette

Publié le 04/04/2014 à 14:33

De l'importance de maîtriser la dette

Publié le 04/04/2014 à 14:33

BLOGUE. Les résultats de Quincaillerie Richelieu ont été publiés hier et ils sont encore excellents. De fait, dans son rapport annuel 2013, la direction indique que l’entreprise est en bourse depuis 20 ans et que la valeur de son titre a depuis été multipliée par… 20.

Mais ce qui me saute aux yeux, c’est la santé financière impeccable de l’entreprise. Au 28 février 2014, son bilan fait état d’une encaisse de 14,8 M$ et d’une dette négligeable de 1,6 M$, ce qui se compare à un avoir des actionnaires de 272,6 M$. De toute évidence, la direction jouit d’une grande liberté financière.

Et elle profite de cette liberté! Au cours de son plus récent trimestre, Richelieu a investi 27,1 M$ pour racheter 3 % de ses propres actions et elle a acquis une entreprise pour la somme de 1,4 M$, tout en continuant de verser un dividende trimestriel de 2,8 M$. En outre, après le trimestre, la société a signé deux ententes de principe portant sur l’acquisition de deux autres petites entreprises. Au cours des 25 années de son existence, Richelieu a complété 50 acquisitions.

Les sociétés qui jouissent d’une santé financière impeccable telles que Richelieu sont non seulement bien placées pour profiter des occasions d’investissement attrayantes, elles sont également aptes à traverser les périodes difficiles. Par exemple, comme la grande majorité des entreprises, Richelieu a été frappée durement par la crise financière de 2008-2009. Ses profits ont d’ailleurs chuté de 11 % en 2009, leur première baisse annuelle depuis 1995. Mais jamais la société n’a-t-elle été en danger car elle avait à la fin de 2008 une encaisse de 6,1 M$ par rapport à une dette de seulement 0,7 M$.

À titre de comparaison, une société comme GM qui était à la fois très endettée et peu rentable n’a pas réussi à traverser la crise de 2008-2009.

Si la situation fiscale du gouvernement du Québec ne s’apparente pas à celle de GM en 2008, elle est tout de même à des années-lumière de celle de Quincaillerie Richelieu. Le même constat s’applique aux ménages canadiens dont le niveau d’endettement atteint maintenant 167 % du revenu disponible moyen, un record.

Il me semble que tant les particuliers que les gouvernements devraient viser une santé financière similaire à celle de Richelieu. Un fort bilan permet non seulement de bien dormir, il confère également une grande liberté de décision. Un gouvernement en excellente santé financière peut par exemple investir dans ses infrastructures, dans l’éducation, dans la santé ou dans tout autre programme susceptible d’améliorer la qualité de vie de ses citoyens ainsi que dans la compétitivité de son économie à long terme. C’est un peu comme Richelieu lorsqu’elle fait des acquisitions pour étendre sa gamme de produits ou sa présence géographique. Un tel gouvernement peut aussi réduire les impôts des contribuables, ce qui s’apparente aux versements de dividendes ou aux rachats d’actions de Richelieu.

Qui plus est, ceux qui affichent une bonne santé financière sont bien placés pour traverser les crises. Ils n’ont pas par exemple à se préoccuper d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt. Ces derniers sont présentement très bas mais ils remonteront bien un jour ou l’autre…

Pour en lire davantage sur le sujet de la dette, je vous suggère de lire cette lettre ouverte.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient des actions de Quincaillerie Richelieu dans des portefeuilles sous sa gestion.

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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