Ce que ça prend pour avoir un « ten-bagger »

Publié le 13/09/2013 à 15:29

Ce que ça prend pour avoir un « ten-bagger »

Publié le 13/09/2013 à 15:29

Facteurs clés

Évidemment, tous les investisseurs rêvent d’avoir de tels « ten-baggers ». Je crois malheureusement que peu d’entre eux en ont. Pourtant, ils sont à la portée de tous…

Peut-on tirer des traits communs entre ces trois grands gagnants afin de nous aider à dénicher de futurs grands gagnants boursiers? Voici à mon avis quelques dénominateurs communs entre les trois titres énumérés ci-dessus et la majorité des « ten-baggers » boursiers :

1- Le temps. Si vous cherchez à obtenir des « ten-baggers » en un an ou deux, soit que vos attentes sont complètement irréalistes ou que vous prendrez des risques très élevés en choisissant des titres ultra-spéculatifs. Les véritables coups de circuit boursiers s’opèrent généralement sur de longues périodes, au gré de la croissance des profits d’une entreprise. Or, faites le calcul : il faut 13 ans pour qu’une société qui enregistre un taux de croissance annuel composé de 20 % de ses profits par action avant que ces derniers ne soient multipliés par 10. Dans les trois cas énumérés plus haut, il aura fallu plusieurs années avant qu’ils deviennent des « ten-baggers ». Oublions donc les recettes de succès instantané.

2- La qualité. Règle générale, les meilleurs investissements sont ceux que l’on fait dans des entreprises qui réussiront à augmenter leurs profits année après année à un rythme soutenu pendant une longue période. Dans ce cas, il importe selon moi de choisir des entreprises qui oeuvrent dans des secteurs peu ou pas cycliques et qui ont développé des avantages concurrentiels importants face à leurs concurrents.

3- Des entreprises de plus petites tailles. Il est plus facile pour une petite entreprise de croître rapidement que ce ne l’est pour une très grande entreprise. Un jour ou l’autre, cette grande entreprise se heurtera à la loi des grands nombres. Par exemple, pour que la valeur de Wal-Mart soit multipliée par 10 au cours des prochaines années et en présumant le même ratio d’évaluation d’environ 15 fois les profits, il faudrait que ses profits soient multipliés par 10… à près de 175 milliards!

4- Une évaluation attrayante. Il est plus facile d’obtenir un « ten-bagger » lorsqu’on l’achète à un prix attrayant. L’exemple de Bombardier l’illustre bien. Nous l’avons acheté en 1988 alors qu’il se vendait à moins de 10 fois les profits et l’avons vendu en 2001 alors qu’il valait 42 fois ses profits. Ainsi, au cours de cette période de 13 ans, les profits de l’entreprise ont été multipliés par 8 mais la valeur de son titre avait été multipliée par 35 en raison de l’augmentation de son multiple d’évaluation. Les profits sont très importants mais une augmentation du ratio d’évaluation l’est souvent tout autant. En revanche, si vous payez cher pour les profits d’une entreprise, disons plus de 25 fois, les probabilités s’amenuisent considérablement que ce titre devienne un « ten-bagger ».

5- Des dirigeants actionnaires. Dans chacun des trois cas cités plus haut, les dirigeants étaient des actionnaires significatifs. C’est à mon avis primordial pour aligner leurs intérêts avec ceux des autres actionnaires.

6- Au bout de notre nez. Bien des investisseurs croient qu’il faut creuser longtemps et souvent très loin de chez soi avant de tomber sur une pépite d’or. C’est tout à fait faux. De fait, je serais prêt à parier que vous avez un jour ou l’autre détenu dans votre portefeuille un ou deux titres qui sont par la suite devenus de grands gagnants boursiers, des « ten-baggers » : Couche-Tard, Bombardier, Home Capital ou bien d’autres titres québécois tels que Stella-Jones, MTY ou Quincaillerie Richelieu. Le problème de bien des investisseurs n’est pas tant de dénicher de futurs « ten-baggers » que de les conserver assez longtemps pour qu’ils le deviennent.

En somme, souhaitons-nous bonne quête mais surtout bonne patience!

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 possède des actions d’Alimentation Couche-Tard, d’Home Capital, de MTY et de Quincaillerie Richelieu dans certains de ses comptes sous gestion.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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