Candy Crush et compagnie - les investisseurs sont-ils trop friands de risque?

Publié le 28/03/2014 à 15:11

Candy Crush et compagnie - les investisseurs sont-ils trop friands de risque?

Publié le 28/03/2014 à 15:11

BLOGUE. Est-ce parce que les investisseurs ont raté un fort marché haussier au cours des dernières années? Qu’ils tentent de rattraper les rendements perdus? Tout simplement que les cours ont tellement progressé que de nombreux investisseurs se sentent maintenant invincibles? Ou que la reprise économique aux États-Unis semble se confirmer depuis quelques trimestres?

Quelles que soient les raisons, il me semble que les investisseurs sont de plus en plus friands de risques. Je fonde cette assertion sur au moins deux éléments : 1- Les titres de plus petites capitalisations sont nettement plus chers que les titres de grandes capitalisations; et 2- on sent à nouveau un fort engouement des investisseurs pour les premiers appels publics à l’épargne. Voyons ces points de plus près :

Le Russell 2000 à 49 fois les profits

Je lisais récemment un article selon lequel l’indice Russell 2000, formé de 2 000 des plus petites sociétés américaines, s’échange à 49 fois les profits publiés par ces sociétés au cours des 12 derniers mois. Cela se compare à un ratio équivalent pour l’indice S&P 500 de 17,2. On parle ainsi de ratios d’évaluation près de 3,0 fois plus élevés pour les titres à petite capitalisation. De toute évidence, de nombreux investisseurs misent davantage sur la croissance des titres de sociétés à petite capitalisation que sur la sécurité offerte par les grandes sociétés.

Une pléthore d’appels publics à l’épargne

Selon Bloomberg, 222 sociétés américaines sont venues en bourse en 2013 par le biais d’un premier appel à l’épargne (IPO), ce qui leur a permis de lever pour 56 G$ de capital, une hausse de 37 % par rapport à 2012. Il s’agirait de la plus forte année depuis 2007.

Or les premiers signes laissent croire que 2014 pourrait être une année encore plus active sur le plan des IPO. Selon Dealogic, du 1er janvier au 5 mars 2014, il y avait déjà eu 20 IPO de sociétés détenues par des banques privées aux États-Unis, pour une valeur de 6,4 G$. Les statistiques pour la même période de 2013 se chiffraient à 5 IPO pour une valeur de 1,3 G$.

Cette semaine, la société King Digital Entertainment a fait son entrée en bourse, levant 500 M$, mais plusieurs autres sociétés seraient apparemment sur le point de faire le saut : Alibaba, l’équivalent chinois d’Amazon, Airbnb, Spotify, GE Consumer Lending, Dropbox, et bien d’autres.

Les investisseurs ont un appétit croissant pour le risque et cherchent de plus en plus à faire des rendements rapides. À ma connaissance, la dernière fois qu’on a vu tant d’enthousiasme pour les premiers appels publics à l’épargne et pour les titres à petite capitalisation, remonte à la fin des années 1990. Il aura fallu quelques années et bien des désillusions avant que cet enthousiasme ne disparaisse avec l’éclatement de la bulle techno en 2001.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100

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