Avant d'acheter SNC ou un autre titre canadien, comparez-le aux titres US du même secteur

Publié le 19/04/2013 à 15:59, mis à jour le 22/04/2013 à 08:35

Avant d'acheter SNC ou un autre titre canadien, comparez-le aux titres US du même secteur

Publié le 19/04/2013 à 15:59, mis à jour le 22/04/2013 à 08:35

BLOGUE. L'évaluation d'un titre boursier relève autant de l’art que de la science. Il y a toutefois une manière relativement simple d’évaluer un titre : de la même façon que vous évalueriez votre maison ou votre prochaine télé à écran plat – en comparant leurs prix à ceux de produits ou d’actifs similaires. Ainsi, il peut ainsi être très instructif de comparer l’évaluation d’un titre canadien que vous convoitez ou que vous possédez déjà à un titre similaire aux États-Unis.

SNC vs. Aecom

Prenons l’exemple de SNC qui fait les manchettes (pour les mauvaises raisons) depuis plusieurs mois. Après la chute récente de son titre, de nombreux investisseurs se demandent avec raison s’il n’est pas devenu une belle occasion d’investissement. Or, il existe plusieurs sociétés similaires à SNC en Amérique du Nord, telles que Fluor, Jacobs Engineering et Aecom Technology. C’est d’ailleurs au titre d’Aecom que nous comparons SNC afin de nous faire une idée de l’évaluation de cette dernière.

Comme SNC, Aecom est une multinationale oeuvrant dans le secteur des services d’ingénierie. Cependant, contrairement à SNC qui est également active dans les services de construction (37 % de ses revenus de 2012), Aecom offre exclusivement des services de consultation en ingénierie et de gestion de projets . À mon avis, quand on connait les risques associés aux projets de construction, en particulier les projets à prix fixes, le modèle d’affaires d’Aecom est moins risqué que celui de SNC.

Par ailleurs, l’exposition aux marchés internationaux et plus particulièrement à ceux des marchés émergents est une caractéristique cruciale pour les sociétés d’ingénierie. Après tout, la croissance à long terme du secteur devrait provenir davantage de la Chine, de l’Inde ou du Brésil que de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Or, en 2012, SNC a tiré 24 % de ses revenus des pays émergents. De son côté, Aecom a tiré 40 % de ses revenus des marchés émergents en 2012.

Quant aux secteurs d'activités, la correction récente des ressources naturelles nous rappelle que ces secteurs sont particulièrement cycliques et qu’ils pourraient très bien connaître une période de vache maigre. Or, SNC tire 36 % de ses revenus des secteurs des mines et de la métallurgie (19 %) et de l’énergie (17 %) comparativement à seulement 13 % pour Aecom.

Le bilan donne l’avantage à SNC : au 31 décembre 2012, elle avait une encaisse nette de 826 $ (en excluant la dette de ses filiales en copropriété) par rapport à un avoir des actionnaires de près de 2,1 milliards $ alors qu’Aecom avait une dette nette de 642 M$, soit 31 % de son avoir des actionnaires.

En ce qui a trait aux allégations de malversations et de pots-de-vin qui secouent présentement SNC, les risques me paraissent moins élevés pour Aecom. En effet, les lois américaines liées aux malversations ou versements de pots-de-vin de sociétés américaines à l’étranger sont très sévères, nettement plus qu’au Canada.

Combien ça coûte?

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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