Les 10 locomotives du S&P 500

Publié le 15/03/2019 à 08:25

Les 10 locomotives du S&P 500

Publié le 15/03/2019 à 08:25

Une locomotive tire un train.

(Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. J'ai lu un article dernièrement  qui confirme une impression que j’avais: les rendements boursiers des 10 dernières années ont été gonflés par la performance de quelques titres.

En effet, selon une étude récente de Goldman Sachs, reprise par CNBC, le marché boursier haussier des 10 dernières années a été alimenté par la performance exceptionnelle de quelques sociétés. Ainsi, 10 titres de très grandes entreprises ont procuré près du quart du rendement du S&P 500 au cours des 10 dernières années. C’est donc dire qu’environ 2% des quelque 500 sociétés de l’indice ont procuré près du quart de son rendement depuis 10 ans.

Voici les chiffres tels que présentés par Goldman Sachs:

Ainsi, alors que le S&P 500 a enregistré un rendement annuel de 17%, les 10 titres apparaissant dans le tableau ont généré un peu plus de 4,0% de rendement, soit près de 23,6% du rendement total du marché. Le plus grand contributeur, Apple, a contribué 2% à ce rendement, soit plus de 10% du rendement de l’indice au cours de la période.

Comment est-ce possible?

Bien sûr, chacun de ces titres a connu une performance boursière exceptionnelle au cours des 10 dernières années. Le titre d’Apple, par exemple, a généré un rendement annuel composé de 32% au cours des 10 dernières années. Il faut savoir qu’un indice comme le S&P 500 est pondéré en fonction de la capitalisation de chaque entreprise qui le compose («market-cap weighted») – plus un titre a une capitalisation élevée, plus son poids est important et plus il contribue aux rendements d’un indice (positivement ou négativement). Or, Apple a une capitalisation boursière de 842 G$ US, d’où sa contribution exceptionnelle au rendement de l’indice.

Voici les capitalisations boursières de chacune des 10 sociétés du tableau précédent et leur poids approximatif dans le S&P 500:

Mais pour un investisseur, la question est de savoir à quel point ces entreprises pourront contribuer aux rendements des indices boursiers dans les prochaines années. Pour ma part, j’hésite toujours à investir dans des méga-entreprises dont la capitalisation boursière supérieure à 500 G$. Comment une telle entreprise pourra-t-elle continuer de créer de la valeur au même rythme que par le passé après avoir atteint une telle taille?

Pensez-y. Pour enregistrer un rendement annuel composé de 10% par année au cours des quelque sept prochaines années, il faudrait que la valeur d’Amazon ou d’Apple double à près de 1,65 billion $. Est-ce réaliste?

Je ne dis pas que les marchés boursiers ne feront pas bien dans les prochaines années. Ce que je dis est qu’il est à mon avis improbable que, dans dix ans, ces mêmes titres soient toujours les locomotives des rendements boursiers.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements, COTE 100 Inc.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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