Lettre ouverte à Clément Gignac au sujet de notre pauvre petit Québec

Publié le 15/04/2011 à 18:25

Lettre ouverte à Clément Gignac au sujet de notre pauvre petit Québec

Publié le 15/04/2011 à 18:25

Par Paul Dontigny Jr

Monsieur Gignac,

Je vous écris en toute modestie en tant qu’entrepreneur et citoyen ordinaire du Québec.

Pour favoriser l'entreprenariat, peut-être créer un monde plus axé sur une compétition un peu plus juste et raisonnable en réduisant la corruption, les batailles de pouvoir entre le gouvernement et les syndicats (ces deux groupes font mal à l’entreprenariat), le favoritisme, ainsi les excès de règlements, contraintes, impôts, taxes et autres barrières à l'entrée dans la plupart des industries et régions au Québec ?

Peut-être arrêter de donner des subventions et crédits d'impôts à coup de millions et même à coup de 100$ millions à des multinationales qui prétendent créer des jobs et qui nous menacent de les éliminer au moindre désaccord ou à la moindre surenchère … et pourquoi pas aider véritablement les toutes petites entreprises qui n'ont souvent accès à aucun programme d'aide. Par exemple, certains gouvernements ont contribué pour aider à créer un centre financier international à Montréal, qui aiderait probablement les grandes institutions financières (dont certaines ont aussi contribué) mais en même temps les petites firmes et institutions financières sont frappées durement par une règlementation complexe et grandissante, des coûts en croissance et de dépenses exigées inutilement par le gouvernement et les autorités règlementaires.

Pourquoi ne pas favoriser les tout petits qui sont souvent ignorés parce que le gouvernement trouve plus facile d’aider quelques gros que d’aider un large éventail de petits ? Si les programmes d’aide n’étaient pas aussi fonctionnarisés, ce serait plus facile.

Peut-être aussi, SVP, ne pas faire les mêmes erreurs que les américains en tentant de maximiser la productivité et en croyant que la croissance est la réponse à tous les problèmes. Voyez donc le résultat chez eux : la croissance à tout prix a endetté les gens, les gouvernements et les corporations, tout en polarisant les richesses à des niveaux record historiques.

Commençons donc peut-être par mettre la priorité à réparer ce qui est le plus brisé au Québec et ce n'est pas les routes et ponts, mais bien la ressource naturelle la plus importante les humains.

De un, la ridicule réforme de l’éducation (pour l’avoir vécu en tant que parent et analysée en tant qu’étudiant) est un autre exemple de projet qui avait de bonnes bases mais dont l’application a été un désastre total à cause de batailles de poulaillers. Je ne suis pas expert en la matière alors je n’ai pas LA solution, mais l’éducation est très évidemment malade au Québec.

De deux, le système de santé est devenu un coût extraordinaire pour toute la population, notamment au niveau des coûts qui demeurent invisibles pour la comptabilité des coûts de santé. Je parle ici des délais, mauvais diagnostiques et traitements inappropriés posés à cause de manques de budget, aggravement des maladies et création de stress nocif pour la santé causé par les attentes interminables dans le système.

Alors en résumé, le remède à la situation économique n’est pas une question ou un facteur économique. C’est un facteur de valeur humaine : l’intégrité. Quelqu’un devra avoir le courage de mettre en place, ou de remettre en place des conditions de respect des lois et des institutions du pays, et ces institutions doivent être nettoyées. 

Tout système qui ne change pas durant une longue période s’encrasse ultimement et doit être nettoyé. Pas aboli ni même modifié, mais juste nettoyé.

Alors Monsieur Gignac, faites respecter les lois existantes au Québec et faites régner un sentiment de justice et d’honneur, et vous verrez apparaître l’intégrité des gens, ce qui permettra de recommencer à utiliser le jugement des gens dans leurs décisions. Les gens vivent dans la peur lorsque les lois ne sont pas suivies pour tout le monde et la peur … paralyse.

Donnez aux travailleurs la chance de se faire soigner rapidement et dignement lorsqu’ils en ont besoin. Ils seront plus productifs et leur famille aussi, et en plus leur employeur aussi.

Donnez la chance aux enfants de ne pas se faire intimider et taxer dans l’autobus, dans la rue ou dans la classe. Ils étudieront plus et le taux de décrochage tombera.

Réalisez comment les gros joueurs mettent des bâtons dans les roues des plus petits (intentionnellement ou non) et mettez plutôt des bâtons dans les roues des cartels, des « bullies » et des intimidateurs économiques. Encore une fois, simplement en faisant respecter les lois existantes.

Monsieur Gignac, réduisez le « red tape » et les délais bureaucratiques pour les petites firmes et petits entrepreneurs. Ce genre d’obstacle favorise les grandes entreprises qui ont les ressources, au détriment des petits et des PME. Donnez un minimum de support financier et légal aux petits et vous verrez qu’il y en a des entrepreneurs au Québec, et des bons à part ça !!!

La population a l’impression de vivre dans un monde mafieux qui a abandonné toutes valeurs pour favoriser la croissance économique qui polarise les richesses envers les très riches, les membres du gouvernement, certains syndicats et les grandes entreprises ou institutions financières. Ça ne donne pas le goût de travailler de se savoir battu d’avance dans un système corrompu.

Travailler plus d’heures pour rembourser entre autres les pertes 15$ milliards de quelques individus n’est certes pas un élément motivateur, surtout quand l’histoire se résume à … un grand mystère de la vie.

Manque de responsabilité, vision à court terme, absence d’intégrité, corruption … c’est ce qui se passe aux États-Unis et au Canada et dans plusieurs autres pays. Sommes-nous vraiment obligés de répliquer leurs erreurs ? Jusqu’ici, il semble bien que oui.

Alors Monsieur Gignac, les travailleurs du Québec sont-ils paresseux et inefficaces ou se sentent-ils plutôt découragés et impuissants ?

Paul Dontigny Jr, M.Sc., CFA

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