Zola vaut-il mieux qu'un MBA?

Publié le 15/05/2013 à 09:41, mis à jour le 15/05/2013 à 09:41

Zola vaut-il mieux qu'un MBA?

Publié le 15/05/2013 à 09:41, mis à jour le 15/05/2013 à 09:41

Une foi ardente dans le progrès

«(…) Tout cela est bien triste, mais, comme l’explique le romancier à travers la bouche de Mouret, c’est le sens de l’histoire : «Le triomphe des cités ouvrières et industrielles était semé par le coup de vent du siècle, qui emportait l’édifice croulant des vieux âges.» On retrouve ainsi le thème, cher à Zola, de «la vie qui veut la mort pour continuelle semence».

«Par ailleurs, il est souligné à plusieurs reprises que ce commerce moderne, accusé par les moralistes de l’époque de faire perdre la tête aux femmes, a des aspects bénéfiques pour la clientèle. La logique de volume et la disparition des multiples intermédiaires entraînent en effet une baisse des prix notoire.

«Le personnel, lui aussi, sort gagnant du commerce moderne. Maltraité au début du roman, il est nettement mieux considéré à la fin du livre, grâce à l’heureuse influence de Denise sur Mouret. La nourriture de la cantine est améliorée, la baisse d’activité de l’été est gérée avec humanité, les femmes enceintes, jusque-là licenciées sans scrupules, font l’objet de tous les soins. Le niveau de vie culturel des employés s’élève en même temps que leurs conditions de vie matérielles : orchestre, cours du soir, bibliothèque, tout est fait pour leur nourrir l’esprit. «C’est l’embryon des vastes sociétés ouvrières du vingtième siècle», explique le romancier.

«Les effets positifs du monde nouveau l’emportent donc sur les inévitables dégâts. Cette confiance dans le progrès reflète bien l’époque et a quelque chose de touchant. Fait inhabituel pour un roman de Zola, Au bonheur des dames laisse une impression d’optimisme – avec, pour ne rien gâcher, une histoire d’amour qui finit bien!»

Voilà. Ne trouvez-vous pas là matière à réflexion? Par exemple, pour qui se préoccupe de l'arrivée du géant Target, ou encore pour qui s'interroge sur la meilleure façon de gérer le personnel d'une grande entreprise?

En passant, Émile Zola a dit dans L'Argent : «Savoir où l'on veut aller, c'est très bien ; mais il faut encore montrer qu'on y va».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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