Vous faut-il être téteux pour avoir une belle carrière?

Publié le 13/04/2015 à 06:09

Vous faut-il être téteux pour avoir une belle carrière?

Publié le 13/04/2015 à 06:09

> Un effet garanti. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, personne n’est immunisé contre la flatterie. De fait, même les hauts-dirigeants – que l’on pourrait supposer insensibles aux compliments fallacieux à force d’en avoir reçu tout au long de leur carrière – trouvent «agréables» les personnes qui ont le chic pour se trouver des points communs avec eux et pour exprimer, en douce, toute leur admiration quant à leur degré d’expertise dans chacun d’eux (ex. : «Ça alors, vous aussi vous aimez la pêche ? Et c’est quoi, votre dernière grosse prise ? Wow ! C’était où ? J’ai jamais réussi une telle prise, moi : c’est quoi, votre truc ?»). «Un compliment bien tourné touche toujours sa cible. Aussi bien l’employé que le top manager. Certains ont beau essayer d’afficher une relative insensibilité face à un compliment lorsqu’on leur en fait un, notre étude montre qu’en vérité ils sont tout autant touché que les autres», indiquent les deux chercheurs dans leur étude.

> Avantage aux flatteurs. Ceux qui prenaient le temps de discuter des points communs qu’ils avaient avec chacun des autres étaient plus susceptibles d’obtenir des promotions, ou à tout le moins des responsabilités prestigieuses, que les autres. En revanche, ceux qui orientaient plutôt les discussions sur les points de divergence, étaient ceux qui avaient le moins de chances de décrocher une promotion ou des responsabilités supplémentaires. «D’où l’intérêt de se montrer stratégique dans ses discussions avec les personnes influentes, au travail», soulignent MM. Westphal et Shani.

Saisissant, n’est-ce pas ? Le talent, seul, ne suffit pas pour progresser dans sa carrière : il importe également de savoir manier «l’art subtil de l’influence sociale», comme le disent pudiquement les deux chercheurs de l’École de commerce Ross. C’est-à-dire de se montrer agréable aux yeux des autres, et non pas, à l’occasion, désagréable.

Faut-il en conclure que l’avenir appartient aux hypocrites, aux menteurs, aux manipulateurs ? Non, mille fois non ! Bien entendu. En effet, on peut comprendre qu’avoir une véritable «influence sociale» au sein de son équipe et de son entreprise est un atout considérable pour y évoluer harmonieusement. C’est logique : si jamais quelqu’un se montre plus toxique qu’autre chose, il est évident que les autres vont avoir le réflexe de s’en éloigner, voire de s’en séparer.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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