««Aucune expérience n’est possible tant qu’elle n’est pas arrangée de façon iconique ; aucune action n’est possible si elle n’est pas organisée de façon iconique», ajoute le Dr Sacks. L’esprit humain ne traite pas des «données sensibles brutes», mais des symboles, des icônes, des constructions humaines issues d’un monde dépourvu de forme.»
Voilà… Si l’on en croit MM. Cohen et Sacks, notre cerveau a une manière spécifique de percevoir et de traiter les informations reçues. Une grande partie est directement envoyée à notre inconscient et analysée sur place, sans se rendre jusqu’à notre conscience. C’est pourquoi notre vigilance n’est pas dès lors alertée, pourquoi aucun voyant lumineux rouge ne se met à clignoter pour nous signaler qu’un changement vient de se produire et mérite toute notre attention.
Pourquoi le passage de l’inconscient au conscient ne se fait-il pas toujours? Parce que sinon il nous faudrait analyser en détail chaque donnée reçue, et notre cerveau serait vite débordé par ce travail phénoménal : imaginez s’il nous fallait vérifier et contre-vérifier que la couleur sous nos yeux, du rouge par exemple, est bel et bien du rouge. On ne s’en sortirait pas. Nous serions soit fous, soit d’une lenteur désespérante.
Du coup, l’habitude nous fait nous mettre en pilote automatique le plus souvent possible. Quand nous retrouvons notre conjointe en fin de journée, d’un coup d’œil on perçoit que c’est bien elle, qu’elle a l’air en bonne santé, et donc que tout va bien. Erreur inconsciente (et qui peut se révéler lourde de conséquences…) : elle a maintenant les cheveux plus courts, plus ondulés, plus soyeux, plus magnifiques que jamais! Mais voilà, l’évidence qui saute à ses yeux est invisible aux vôtres…