Un truc ultrasimple pour ne plus jamais discriminer les femmes au travail

Publié le 10/01/2013 à 06:09, mis à jour le 10/01/2013 à 06:25

Un truc ultrasimple pour ne plus jamais discriminer les femmes au travail

Publié le 10/01/2013 à 06:09, mis à jour le 10/01/2013 à 06:25

Un fait a attiré leur attention. Dans les grandes entreprises américaines, il est fréquent de faire passer des entretiens d'embauche en groupe, en particulier pour les postes ouverts aux jeunes diplômés. L'idée est de gagner en temps et en argent : les entretiens individuels prennent toujours du temps, même si l'on sait dès les premières minutes que le candidat reçu ne convient pas. L'idée est aussi que si perle rare il y a, elle réussira toujours à se détacher du lot de candidats confrontés tous en même temps au comité de sélection.

Là où ça devient vraiment intéressant, c'est que les entretiens collectifs ne se pratiquent plus dès que l'on atteint les hautes sphères organisationnelles, lieux où les femmes sont les plus discriminées. «Au sein des entreprises qui figurent dans le palmarès Fortune 500, seulement 3,6% des PDG, 14,1% des vice-président et 16,1% des membres du conseil sont des femmes, alors que celles-ci représentent 46,7% de la main-d'œuvre», indique l'étude.

La question saute aux yeux : «Les entretiens individuels tourneraient-ils systématiquement au désavantage des femmes?». À vérifier. Ce qu'ont entrepris Mmes Bohnet et Van Geen ainsi que M. Bazerman.

Il a été demandé à 654 étudiants de Harvard de jouer à un petit jeu : 554 ont joué le rôle de l'employeur et les 100 autres, celui du candidat à l'embauche. Les candidats ont dû passer différents tests visant à évaluer leur performance dans des domaines spécifiques : un test littéraire (trouver des mots cachés dans une grille de lettres) et un test mathématique (additionner de tête une série cinq nombres à deux chiffres). Et ces tests ont été répétés deux fois.

Pourquoi ces tests-là, au juste? Parce que différentes études (Guimond & Roussel (2000); Perie, Moran & Lutkus (2005); etc.) ont indiqué que nous souffrons tous d'un gros préjugé, qui veut que nous considérons que les femmes sont meilleures que les hommes dès qu'il s'agit de lettres, et inversement qu'elles sont moins bonnes que les hommes quand il est question de chiffres. Une croyance, bien sûr, totalement infondée.

Du coup, les employeurs se sont retrouvés à leur insu dans une situation où ils étaient biaisés : au fond d'eux-mêmes, ils étaient persuadés que les femmes avaient mieux réussi le test de lettres que les hommes, et que les hommes avaient mieux réussi qu'elles celui de mathématique.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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