Télétravailleurs, voici comment bosser en dépit des enfants!

Publié le 19/03/2020 à 06:06

Télétravailleurs, voici comment bosser en dépit des enfants!

Publié le 19/03/2020 à 06:06

Il est aisé de se faire déconcentrer... (Photo: Allen Taylor/Unsplash)

BLOGUE. Le nouveau coronavirus contraint tout le monde, ou presque, à rester à la maison. Et donc, à télétravailler pendant que les enfants s’ennuient, ou pis, font les fous.

La question saute aux yeux : comment être efficace dans votre quotidien au travail? Oui, comment ne pas vous faire sermonner par votre boss qui se demande sûrement pourquoi vous prenez plus de temps qu’à l’habitude pour boucler vos tâches ou pour rendre le dossier dont il a tant besoin?

La bonne nouvelle du jour, c’est que j’ai récemment lancé un appel à tous sur LinkedIn, demandant aux uns et aux autres de bien vouloir m’indiquer leurs trucs pour bien télétravailler, surtout lorsque c’est la première fois que l’on travaille ainsi dans la durée. Et qu’un grand nombre de la centaine de réponses que j’ai obtenues traitaient, justement, de la difficulté que représentent les enfants à la maison.

Voici, pour vous, les astuces les plus pertinentes, me semble-t-il…

1. Mettre un casque d’écoute

«J’ai un petit truc très utile pour ceux qui travaillent à la maison avec les enfants à côté qui ne peuvent pas s’empêcher de faire du bruit, ou bien le voisin qui n’arrête pas de bricoler : le casque d’isolation phonique (ça sert d’habitude pour faire du bricolage ou pour manier des machines bruyantes). Pas cher, confortable, très efficace. On en trouve à la pharmacie. J’en porte un au moment d’écrire ces mots, quel bonheur!», lance Alexandre Sargos, journaliste et photographe, depuis Paris (France).

Linda Perez, directrice, de LPStrat, abonde dans le même sens : «Un casque d’écoute, c’est vraiment précieux, surtout si vous travaillez à la table de la cuisine, dit-elle. Ça bloque les bruits et ça permet de faire des téléconférences.»

«Le casque d’écoute permet également de travailler en musique, ce qui est loin d’être désagréable», ajoute Paule Genest, présidente fondatrice de PGPR relations publiques.

2. Travailler par tranches

«Quand vos enfants sont jeunes, ils peuvent vous interrompre dans votre travail 100 fois dans la journée. Ma solution : planifier votre journée par tranches horaires pour les enfants, puis pour vous-même. Par exemple, prévoyez pour eux un film de 90 minutes, et profitez-en pour mener à bien la tâche la plus importante de votre journée. Autre exemple : prévoyez une sieste de 45 minutes, et sautez sur l’occasion pour lâcher tous vos coups de fil. Chose sûre, oubliez ça la journée productive en continu, comme vous en aviez l’habitude au bureau...», dit Lamia Charlebois, consultante en relations publiques.

Joanne Beauvais, directrice, communications, de la Fédération des chambres de commerce du Québec, est sur la même longueur d’onde : «Quand on a les enfants dans les jambes, il faut songer à alterner les périodes de travail et les périodes d’occupation avec eux, dit-elle. Quitte à effectuer des sprints lorsqu’ils font une sieste, s’il y a lieu. Quant au lavage, dites-vous bien qu’il peut toujours attendre...»

«Je tiens à souligner que les parents ne doivent pas culpabiliser, se sentir coupables d’être moins productifs qu’auparavant à cause de la présence de leurs enfants, dit Jenyfer Maisonneuve, fondatrice et chargée du développement de LELA Communications & Marketing. Il faut qu’ils réalisent que nous sommes tous dans la même situation, maintenant. Et donc, arrêter de s’en faire pour ça.»

3. Faire preuve de souplesse

«Pas le choix que de faire preuve de flexibilité quand les enfants sont à la maison. Il faut s’adapter d’heure en heure, se faire à l’idée de prendre des pauses de manière inopinée et de prendre plus de temps que d’habitude pour manger. Oui, il faut gagner en souplesse afin que la journée ne vire pas au cauchemar pour tout le monde», dit Anne-Marie Ouellette, spécialiste en design & aménagement, gestion de projets et gestion immobilière, de Kiva Design.

Et de souligner : «Je croise les doigts pour que les employeurs le comprennent et n’en tiennent pas rigueur à leurs employés».

«L’important, c’est de finir par trouver un équilibre entre les besoins du parent et ceux des enfants, estime Lynne Pion, spécialiste en gestion du deuil et fournisseure de services auprès de Santé Canada. Et donc, de prendre le temps, les premiers jours, de tâtonner pour trouver cet équilibre ensemble. Un bon truc peut consister, en ce sens, à prendre l’habitude de faire un tour dehors ensemble, durant la journée. Car ça peut permettre d’aérer les cerveaux de tout le monde en même temps.»

4. Adopter la technique Pomodoro

«Invitez les enfants à se consacrer à une tâche prenant une vingtaine de minutes, et vous, pendant ce temps-là, travaillez en recourant à la technique Pomodoro», recommande Tania Boucher, consultante en pleine conscience au travail.

La quoi? La technique Pomodoro, concoctée à la fin des années 1980 par l'inventeur italien Francesco Cirillo, s'appuie sur l'idée que des pauses régulières favorisent l'agilité intellectuelle.

Cette technique – qui tire son nom des minuteurs en forme de tomate (tomates se dit pomodori en italien) – est composée de cinq étapes:

1. Choisir une tâche intellectuelle à accomplir.

2. Régler le minuteur sur 20 minutes.

3. Travailler sans relâche sur la tâche en question jusqu'à ce que le minuteur sonne, en prenant soin qu'aucune distraction ne puisse survenir (arrêter la sonnerie d'arrivée des courriels, etc.). Et noter ce qu'on a trouvé à ce moment-là.

4. Prendre une courte pause (4 minutes). Note importante : faire bien attention à ne rien faire durant cette pause-là (résister à la tentation de consulter ses courriels, de prendre ses messages téléphoniques, etc.); sans quoi, il ne s’agit plus d’une pause efficace. Au besoin, profitez-en pour aller prendre l’air quelques minutes.

5. Se remettre à travailler de la même manière, mais en prenant à chaque fois une pause de plus en plus longue (8, puis 12, puis 16 minutes). Jusqu'à ce qu'on achève la tâche entreprise. Ou bien, jusqu'à ce qu'on n'en puisse plus; et remettre alors le travail au lendemain ("la nuit porte conseil", comme l'on dit si bien…).

5. Recourir aux jeux vidéo (en cas d’urgence)

«Il y a un truc extraordinaire pour mettre fin aux chicanes entre enfants, ou encore pour pouvoir travailler sur une longue période de temps sans être dérangé par eux. C’est le gaming», indique, sourire en coin, Fannie Pelletier, présidente, d’Addendum, en soulignant qu’il ne faut surtout pas céder à la facilité et les laisser jouer à Fortnite et autres Call of Duty Mobile toute la journée.

Voilà. Travailler en compagnie d’enfants tout au long de la journée est faisable, même si ce n’est pas idéal. À vous de recourir aux astuces les plus pertinentes pour votre cas de figure. Et d’ainsi surprendre votre boss par votre incroyable faculté à livrer la marchandise, en dépit des conditions de travail exceptionnelles que nous connaissons tous, ces jours-ci.

En passant, le poète romain Juvénal disait : «Le plus grand respect est dû à l’enfant».

PLUS : «Télétravailleurs, voici 10 autocollants pour vous automotiver!»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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