Risquez-vous d'avoir une crise de la quarantaine au travail?

Publié le 14/06/2012 à 09:28, mis à jour le 14/06/2012 à 13:44

Risquez-vous d'avoir une crise de la quarantaine au travail?

Publié le 14/06/2012 à 09:28, mis à jour le 14/06/2012 à 13:44

> Pour le naïf. Au début de sa carrière (aux alentours de 20 ans), son horloge interne est parfaitement réglée et il ne se préoccupe pas du phénomène de compression du temps. Ses choix de vie et de travail sont alors semblables à ceux de la personne référence.

Par la suite, le naïf commence à ressentir quelques petites compressions du temps, mais il se dit que cela va être similaire dans le futur. Il n'a aucune idée que cela peut aller en empirant. Il réagit à cela en travaillant un peu plus fort que d'habitude, c'est-à-dire un poil plus fort que la personne référence. Car il sait que l'effort produit lui est nécessaire pour s'assurer des revenus nécessaires à son existence ultérieure, pour sa retraite, par exemple.

Un tournant se produit à 50 ans. Le naïf arrête à partir de ce moment-là de fournir un effort de travail supplémentaire, au point d'en faire moins que la personne référence. Et cela s'aggrave peu à peu au fil des ans. Pourquoi? «Essentiellement parce qu'il se dit qu'il est temps de consommer les fruits de ses efforts passés. Aussi parce qu'il se dit que tout ce qui est entrepris comme effort maintenant ne se concrétisera peut-être jamais pour lui», indiquent MM. Aadland et Shaffer dans leur étude.

> Pour le sophistiqué. Ce dernier est l'antithèse du naïf, en ce sens qu'il anticipe continuellement le phénomène de compression du temps et les impacts de celui-ci sur sa vie. C'est pourquoi, dès le début de sa carrière, il redouble d'efforts au travail. Il sait que l'avenir dépend du présent et que mieux vaut pour lui travailler dur jeune que vieux.

Le tournant se produit, pour lui, à 42 ans. Ses efforts se mettent à chuter si vite qu'ils sont d'un tiers plus faibles à l'orée de la retraite, soit à 65 ans, que par rapport au début de carrière. Pourquoi, une fois de plus? Grosso modo pour les mêmes raisons que le naïf : il est grand temps de faire autre chose dans la vie que de travailler et de s'enrichir.

Fascinant, n'est-ce pas? Cette étude montre que nous traversons tous une sorte de crise de la quarantaine au travail! Tous. Pour certains – les «naïfs» –, ça se produira approximativement à 50 ans ; pour d'autres – les «sophistiqués» –, plus tôt, aux alentours de 42 ans. Impossible d'y échapper. De quoi faire méditer nombre de services de ressources humaines…

En passant, l'écrivain Witold Gombrowicz a dit dans ses Souvenirs de Pologne : «Lorsqu'on a vingt ans, on est incendiaire, mais après la quarantaine, on devient pompier».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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