Qu'est-ce qui amène vos employés à faire du présentéisme?

Publié le 05/03/2015 à 06:09

Qu'est-ce qui amène vos employés à faire du présentéisme?

Publié le 05/03/2015 à 06:09

Les deux chercheurs ont envoyé un questionnaire détaillé à près de 300 responsables des ressources humaines d’entreprises établies en Slovénie, lequel visait essentiellement à recueillir des données précises sur le profil professionnel de ceux qui viennent au travail alors qu’ils ne devraient pas. L’idée était simple : voir si ces personnes-là ont des traits communs, ou pas.

Résultats ? Les voici :

➢ Le présentéisme est anticipable. Les employés qui font du présentéisme ont effectivement des traits communs. Par conséquent, il est possible de prédire la réaction de tel ou tel employé, une fois les premiers symptômes de fièvre venus : un manager bien informé sur les membres de son équipe saura lequel viendra au travail pour se planquer toute la journée derrière l’écran de son ordinateur et lequel appellera le lendemain matin pour prévenir qu’il sera off durant vingt-quatre heures.

➢ Le signe de l’insécurité financière. Plus un employé connaît une situation financière instable, plus il est sujet au présentéisme. Par exemple, s’il n’a qu’un contrat à durée déterminée, ou s’il occupe un poste nécessitant peu de qualifications, les chances sont fortes qu’il vienne malgré tout au travail lorsqu’il ne se sent pas bien. Pourquoi ? Tout bonnement parce qu’il n’a qu’une crainte, perdre sa place, et donc son salaire.

➢ Le signe de la fausse résistance physique. Si jamais un employé s’est absenté moins de 5 journées pour raison de santé durant les 12 derniers mois, il y a toutes les chances qu’il soit sujet au présentéisme. Pourquoi ? Parce qu’il est humainement impossible d’être à 100% de ses capacités durant une année d’affilée : même les plus grands champions sportifs doivent se résigner à déclarer forfait, à l’occasion, durant une année de compétitions.

➢ Le signe de la détérioration de la santé. Plus un employé voit sa santé se détériorer, plus il y a de risques qu’il fasse du présentéisme. S’il ressent une baisse d’énergie, s’il se met à tousser à répétitions, ou encore s’il se découvre des problèmes digestifs, il aura le réflexe de se dire que ce n’est pas bien grave, et qu’en prenant des pastilles ou divers médicaments, il règlera tout ça très vite. Du coup, il restera au travail, alors qu’il ferait mieux de rester tranquille chez lui toute une journée.

➢ Le signe de la dégradation du mental. Plus un employé est fragilisé sur le plan psychologique, plus il y a de risques qu’il fasse du présentéisme. Il suffit qu’il se sente plus nerveux que d’habitude, ou même qu’il n’arrive plus à sourire aux jokes plates de ses collègues, pour que la moindre contrariété liée au travail l’incite à broyer du noir. En conséquence, il aura le réflexe de s’acharner à dégager du positif dans l’accomplissement de ses tâches, en vain, on s’en doute bien, puisque son mental est empreint de négatif. Et il restera fidèle au poste, même si la sagesse voudrait qu’il prenne un peu de recul.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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