Pourquoi tant d'employés quittent-ils Google?

Publié le 30/07/2013 à 09:59, mis à jour le 31/07/2013 à 07:48

Pourquoi tant d'employés quittent-ils Google?

Publié le 30/07/2013 à 09:59, mis à jour le 31/07/2013 à 07:48

> Ils sont d'autant moins portés à se montrer fidèles envers Google qu'ils sont poussés par le besoin de papillonner, de multiplier les expériences, pour ne pas dire les trips.

> Ils sont d'autant moins portés à se montrer fidèles envers Google qu'ils se savent talentueux, et donc parfaitement capables de relever d'autres défis ailleurs. Plus que le simple fait de s'adapter à un autre environnement, ils sont en mesure de… muter pour s'y épanouir pleinement!

> Ils sont d'autant moins portés à se montrer fidèles envers Google que leur esprit à la fois rebelle et ironique ne les porte pas à avoir des icônes. L'image de Google, un temps séduisante, va donc en s'estompant au fur et à mesure que les mois s'égrènent.

> Ils sont d'autant moins portés à se montrer fidèles envers Google qu'ils n'ont pas spécialement envie d'exercer le pouvoir. Lorsqu'on leur propose d'assumer de nouvelles tâches, ils vont considérer cette offre non pas comme une promotion, mais comme une porte ouverte pour aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

Deux données tirées encore de PayScale corroborent tout cela. D'une part, le nombre d'employés de Google est passé de 9 500 à 28 500 entre 2007 et aujourd'hui. C'est-à-dire que Google est de nos jours en phase d'embauche à tout-va, sans trop se soucier du long terme, à savoir de retenir ses meilleurs talents : il sait que si l'un s'en va, un autre pourra le remplacer. D'autre part, il n'est offert que deux semaines de congés annuels aux nouvelles recrues, et pour en obtenir une de plus il faut  tenez-vous bien!  travailler plus de... 10 ans chez Google! Autrement dit, Google ne mise pas une seconde sur le fait que ses employés vont rester longtemps chez eux.

Voilà. Tel est le terrible secret de Google : le "meilleur employeur du monde" est, en fait, une cage dorée dont les oiseaux les plus intelligents s'échappent dès qu'ils le peuvent. Telle est surtout la terrible vérité qui vous attend demain : les entreprises auront beau se parer de leurs plus beaux atours pour séduire les jeunes les plus talentueux, rien n'y fera, ceux-ci s'envoleront à l'horizon dès qu'ils sentiront un vent susceptible de les y porter. Bref, le concept de fidélité est agonisant, pour ne pas dire déjà en état de mort clinique. Et il va vous falloir vous y résoudre.

En passant, le poète français Charles Baudelaire disait : «La fidélité est un vice de pauvre».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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