Pourquoi n'avez-vous pas vraiment le goût du risque?

Publié le 09/02/2012 à 09:29, mis à jour le 10/02/2012 à 14:08

Pourquoi n'avez-vous pas vraiment le goût du risque?

Publié le 09/02/2012 à 09:29, mis à jour le 10/02/2012 à 14:08

Tout d’abord, le cheminement de nos pensées lorsque nous sommes confrontés à un signal de danger. Tout de suite, l’information captée par nos sens file droit à notre amygdale. Notre amygdale? Il s’agit d’une petite partie du cerveau dont la fonction essentielle est de décoder toute menace, et le cas échéant d’envoyer un message d’alerte à une autre partie du cerveau, située au niveau de notre front, le cortex préfrontal ventrolatéral. Ce dernier intervient à chaque prise de décision, spécialement lorsqu’il s’agit d’un danger. Il va analyser le message d’alerte et freiner ou maintenir l’action déclenchée par l’amygdale sur les structures cérébrales responsables de l’expression de la peur. Grosso modo, le cortex va décider s’il convient de continuer de crier de peur face au danger, ou de réagir au plus pressé pour éviter le drame.

Prenons un exemple connu, dénommé le «serpent de Joseph LeDoux» en hommage à son inventeur. Vous vous promenez dans la campagne et apercevez au sol un serpent. Le circuit de la peur donne une réponse instantanée : vous sursautez et reculez de frayeur. Mais il donne aussi une autre réponse, qui prend un peu plus de temps à venir car elle nécessite un traitement d’information plus long : la vérification de l’information captée par votre vue. S'il s'agit bel et bien d'un serpent, le cortex va confirmer les invectives de l’amygdale et donner l’ordre à tout votre corps de vous éloigner de là. Mais s’il ne s’agit que d’un bâton, alors l’alerte déclenchée par l’amygdale va être freinée, et vous allez recouvrer votre calme dans les minutes qui suivront.

Par conséquent, l'action de l’amygdale a un rôle de survie : il vaut mieux prendre le bâton pour un serpent et agir en toute sécurité plutôt que de risquer de prendre un serpent pour un bâton. «Nos ancêtres préhistoriques ont appris à éviter à tout prix les risques mortels pour pouvoir assurer leur survie dans un monde hostile, et il est raisonnable que cela soit resté en nous jusqu’à aujourd’hui», indiquent les chercheurs dans leur étude.

Mais ce n’est pas tout! L’amygdale n’est pas la seule impliquée dans ce processus, ont-ils découvert. Un autre acteur de taille est aussi l’insula (ou cortex insulaire). Sa fonction n’est pas encore bien déterminée, mais il semble que l’insula joue un rôle dès qu’il est question de dégoût, de dépendance, ou encore, de manière plus générale, d’émotion forte.

Par exemple, dès que l’on assiste à une chose horrible (une plaie, une mutilation, etc.), qu’on sent une odeur désagréable, ou même rien que le fait de l’imaginer, déclenche en nous une émotion qui se rend directement à l’insula, lequel provoque en nous du dégoût. Idem, il semble que l’insula intervienne dans certaines émotions intenses, comme l’anxiété, l’empathie, ou encore l’orgasme.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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