Plus de 40 ans? Travaillez moins de 25 heures par semaine!

Publié le 10/05/2018 à 06:09

Plus de 40 ans? Travaillez moins de 25 heures par semaine!

Publié le 10/05/2018 à 06:09

Au-delà de 25 heures de travail par semaine, certains n'en peuvent plus... Photo: DR

Vous arrive-t-il, comme moi, de vous sentir fatigué, parfois même épuisé, en fin de journée? Plus précisément, de vous sentir vidé par votre journée de travail? Un vide tant physique que psychique? Et de penser alors, en secret, «Promis, demain, je lève un peu le pied...», sans respecter votre promesse? Je suis convaincu que oui.

D’où vient cette fatigue, qui se fait – soyons honnêtes – de plus en plus pesante à mesure que nous vieillissons? Travaillons-nous trop fort? Travaillons-nous tout simplement trop? Impossible à dire, pensez-vous sûrement. Eh bien, détrompez-vous. Car je viens de mettre la main – grâce à un post Facebook de Damien Silès, le directeur général du Quartier de l’Innovation à Montréal – sur une étude passionnante à ce sujet.

Intitulée Use it too much and lose it? The effect of working hours on cognitive ability, cette étude est signée par trois professeurs japonais d’économie : Shinya Kajitani, de l’Université Meisei à Tokyo ; Colin McKenzie, de l’Université Keio à Tokyo; et Kei Sakata, de l’Université Ritsumeikan à Shiga. Elle montre de manière limpide que cette fatigue-là est en grande partie le fruit d'une combinaison précise d'âge et de temps de travail dans la semaine. Une combinaison détonante, qui va en surprendre plus d'un. Explication.

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Les trois chercheurs ont invité quelque 6500 employés à se prêter à une petite expérience très simple : effectuer des exercices intellectuels à différents moments de leur semaine de travail. Ces exercices étaient de trois types : le raisonnement déductif, le raisonnement inductif et la mémoire. L’idée était de voir si les participants étaient toujours au top sur le plan intellectuel tout au long de la semaine, et le cas échéant, d’identifier les facteurs qui faisaient en sorte que leurs capacités cognitives diminuaient à partir d’un certain moment.

Résultats? Ils ne laissent aucune place au doute:

> Le double cap des 40 ans et des 25 heures. En général, les participants hommes comme femmes qui étaient âgés de plus de 40 ans ont vu leurs capacités cognitives se mettre à chuter d’un seul coup dès lors qu’ils franchissaient la barre des 25 heures de travail. Et ce, pour tous les tests effectués, comme le montrent ces trois graphiques:

«En conséquence, les employés qui franchissent le cap des 40 ans feraient bien de songer sérieusement à travailler à temps partiel, à savoir entre 25 et 30 heures par semaine, pas plus. Parce que cela leur permettra d’être toujours au maximum de leurs capacités cognitives. Ce qui leur sera bénéfique, tout comme cela sera bénéfique à leur employeur», notent les chercheurs dans leur étude.

Fascinant, n’est-ce pas? Vous comme moi, nous travaillons bel et bien trop. Beaucoup trop. Et l’idéal, pour nous-mêmes comme pour la société, serait, du coup, de lever franchement le pied. Car nous y gagnerions en bien-être comme en productivité. De quoi laisser songeur…

Que retenir de tout cela? Ceci, à mon avis:

> Qui entend devenir plus heureux et plus efficace dans son travail se doit, passé 40 ans, de lever franchement le pied. Idéalement, il lui faudrait ne pas travailler plus de 25-30 heures par semaine. Car cela lui permettrait de ne plus se tuer à la tâche, pour enfin savourer chaque instant de son quotidien au travail; et ce, pour le plus grand bénéfice de son employeur puisqu’il n’en viendrait plus, comme aujourd’hui, à payer cher des heures improductives. Mais voilà, comme nous ne vivons pas dans un monde idéal, il est plus raisonnable de considérer un compromis, à l’image de ces deux exemples concrets:

– chacun de nous pourrait, en concertation avec son manager, se mettre à travailler, disons, 30 minutes de moins par jour, histoire d’être un peu plus frais intellectuellement toute la semaine;

– chacun de nous pourrait, toujours en concertation avec son manager, se mettre à avoir des pauses un peu plus longue sur l’heure du lunch ou dans l’après-midi afin de permettre à son cerveau de respirer un peu mieux.

À vous de voir la meilleure solution pour vous. Et lancez-vous!

En passant, l’écrivain américain Stephen King a dit dans Insomnie : «Vieillir, ce n’est pas un boulot pour les poules mouillées».

Sur le même sujet : «Risquez-vous d'avoir une crise de la quarantaine au travail?»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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