Olivier Schmouker - Mais où sont passés les génies ?

Publié le 17/02/2011 à 09:09, mis à jour le 17/02/2011 à 09:08

Olivier Schmouker - Mais où sont passés les génies ?

Publié le 17/02/2011 à 09:09, mis à jour le 17/02/2011 à 09:08

Jonah Lehrer est l'un des blogueurs du magazine Wired. Photo : DR.

BLOGUE. «Notre société compte moins de génies qu’auparavant», constate Gideon Rachman, chroniqueur du Financial Times. De fait, qui sont les Einstein et autres Charles Darwin d’aujourd’hui? Qui sont ceux qui révolutionnent en ce moment-même la façon dont on voit le monde qui nous entoure? L’air de rien, ce questionnement a, je pense, un impact majeur… dans le domaine du management!

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Mais revenons avant ça à la réflexion de M. Rachman. Il a regardé de près le récent palmarès «Top 100 Global Thinkers» du Foreign Policy et noté que les premières places sont occupées par des personnes qui sont plus dans l’action que dans la réflexion. Les deux premières places sont ainsi prises par Bill Gates et Warren Buffett, pour leurs efforts philanthropiques. Suivent Barack Obama (3), le ministre brésilien Celso Amorim (6), ou encore le général américain David Petraeus (8). Le premier «penseur» apparaît seulement à la 12e place du palmarès, il s’agit de l’économiste Nouriel Roubini.

Il faut vraiment descendre plus bas dans le classement pour trouver des noms d’intellectuels. On trouve notamment l’économiste Joseph Stiglitz, le journaliste Christopher Hitchens, la philosophe Martha Nussbaum, l’écrivain Mario Vargas Llosa et le théologien Abdul Karim Soroush.

Keynes, Picasso, Freud, Gandhi,…

Ce groupe de penseurs est, certes, impressionnant, mais M. Rachman s’est amusé à le comparer à ce qu’aurait été un palmarès similaire si l’on en avait fait un il y a 150 ans. Pour l’année 1861, on aurait trouvé des noms comme ceux de Charles Darwin et John Stuart Mill, de Karl Marx et Charles Dickens, ou encore de Léon Tolstoï et de Fiodor Dostoïevski… Et si l’on avait focusé sur la politique, comme le fait le Foreign Policy, au lieu des Barack Obama, Nick Clegg, Angela Merkel et Silvio Berlusconi d’aujourd’hui, on aurait trouvé respectivement Abraham Lincoln, William Gladstone, Otto von Bismarck et Giuseppe Garibaldi…

L’année 1861 était peut-être exceptionnelle. Alors, le chroniqueur du Financial Times a regardé les années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale. Et il a relevé quelques noms, comme ceux d’Einstein, de Keynes, de Picasso, de Freud, de Gandhi, de Churchill, de Camus, etc.

Alors, comment expliquer que nos contemporains fassent si piètre figure par rapport à leurs aînés? Sommes-nous tous des cancres, sans aucun génie pour rattraper le lot? C’est là que Jonah Lehrer, un blogueur du magazine Wired spécialisé dans les neurosciences, apporte une réflexion très intéressante, de mon point de vue, dans un de ses derniers posts. Il émet l’hypothèse que l’ère des génies solitaires est aujourd’hui révolue, les grandes découvertes ne pouvant plus être faites que par des équipes.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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