Olivier Schmouker - Le leadership, revu et corrigé par John Maeda

Publié le 06/06/2011 à 09:09, mis à jour le 09/06/2011 à 13:31

Olivier Schmouker - Le leadership, revu et corrigé par John Maeda

Publié le 06/06/2011 à 09:09, mis à jour le 09/06/2011 à 13:31

Je vais prendre un exemple, rien que pour vous donner le goût de lire le livre… Le passage dont je vais parler aurait pu être titré «Des bienfaits des virus». John Maeda raconte que lorsqu’il avait la vingtaine, il travaillait à Tokyo pour une petite fondation dans laquelle se trouvait un homme qui déplaisait à tout le monde. Un jour, il a demandé au directeur de la fondation pourquoi il ne renvoyait pas ce bonhomme. Celui-ci l’a regardé comme s’il était le dernier des crétins et lui a répondu, comme s’il s’agissait d’une évidence : «Parce que nous avons besoin de lui. Une organisation, c’est comme un corps humain, elle a besoin de virus pour survivre et même pour se renforcer». L’idée était de lutter contre le conformisme : les idées de ce bonhomme dérangeaient les autres, eh bien, tant mieux!

Allez, rien que pour le plaisir, je vais également partager avec vous quelques tweets qui permettent au designer de développer ses idées sur le leadership… Doing right matters more than being right… Being prepared isn’t a matter of how much you practice. It’s about knowing that even if you fail, you won’t give up… Staring at a missing piece in your life makes you miss the real peace that you truly have… Being heard lessens being hurt… Difference drives deliciousness… Etc.

Twitter était aussi une mauvais eidée dans ce cas, car les étudiants ne s’en servent pas pour communiquer entre eux. Cela, le «président Twitter» l’a compris lorsqu’il a instauré le Mardi Anonyme, où n’importe qui pouvait s’adresser à lui via le média social sans présenter son identité : quelques messages bien sentis lui ont fait comprendre qu’il se fourvoyait complètement en communiquant de manière virtuelle, que rien ne vaut le contact humain.

Message reçu. Il a alors changé de méthode : il a fixé des rendez-vous individuels, pris des cafés avec qui le voulait bien, fait du jogging avec des étudiants tard le soir, offert des pizzas gratuites à tous ceux qui venaient à ses présentations (un argument choc pour décider un étudiant à faire quelque chose que le tente moyennement, d’après lui!), ou encore servi des plats à la cafeteria. Et il a continué ses tweets, étant trop accro pour arrêter.

Résultat? John Maeda a ainsi surmonter des crises impressionnantes. Par exemple, il est arrivé en poste juste au moment où a éclaté aux États-Unis la crise des subprimes, qui s’est traduite par une fonte drastique du financement des universités. Dans le cas de la RSID, les fonds ont chuté d’un coup de 30%. Il s’est alors mis faire des présentations à des personnes susceptibles d’appuyer financièrement l’institution, ce qui a permis de remonter la pente. Idem, en mars dernier, il a voulu mettre en place un nouveau plan stratégique de développement pour la RSID, qui apportait des changements majeurs à la vénérable institution, mais le vote de confiance a été un revers monumental pour lui : 142 voix contre, 32 pour. Sa réaction? Très humble : «Je ne vais pas quitter mon job. L’important, maintenant, c’est de sortir tous ensemble de l’impasse où nous nous trouvons», a-t-il alors confié à des médias américains.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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