Olivier Schmouker - Êtes-vous perfectible?

Publié le 10/08/2011 à 09:14, mis à jour le 11/08/2011 à 13:52

Olivier Schmouker - Êtes-vous perfectible?

Publié le 10/08/2011 à 09:14, mis à jour le 11/08/2011 à 13:52

«Cette découverte est applicable à tout domaine où l’on doit réfléchir et faire des choix basés sur le raisonnement, c’est-à-dire à quantité de professions basées sur le savoir», soulignent les deux chercheurs dans leur étude. À notre échelle, ça signifie que ceux qui ont l’impression d’être devenus très bons dans leur champ de compétence ont encore une marge de progrès, même s’ils peinent pour l’instant à la déceler. Oui, vous comme moi, nous sommes perfectibles!

Maintenant, la question est de savoir comment s’y prendre pour continuer de se perfectionner, surtout lorsqu’on commence à se décourager parce qu’on sent que les progrès sont nettement moins spectaculaires qu’à nos débuts. L’étude évoque indirectement une piste intéressante, à mon avis : on peut retrouver le goût d’exceller en se comparant aux champions d’hier.

De fait, les deux chercheurs se sont posés une question amusante : «Les champions d’échecs d’hier étaient-ils aussi forts que ceux d’aujourd’hui?». Le savoir peut paraître aisé : il suffit de comparer leurs classements Elo.

Leurs classements Elo? Il s’agit d’un système d’évaluation du niveau de jeu des joueurs d’échecs mis ai point par Arpad Elo, un professeur de science physique américain qui était passionné par le jeu d’échecs. Dans les années 1970, les meilleurs joueurs était l’Américain Bobby Fischer et le Russe Anatoly Karpov, dont les Elo avoisinaient les 2 700 points. Or, le tout dernier classement Elo, qui date de juillet dernier, indique qu’une quarantaine de joueurs dépassent les 2700 points, le premier étant le prodige norvégien Magnus Carlsen, avec 2821 points.

Mais voilà, peut-on comparer un Elo des années 1970 avec un autre des années 2010? Y a-t-il eu «inflation» des Elo au fil des décennies? Les deux chercheurs ont trouvé la réponse dans le cadre de leur étude : non, il n’y a pas eu d’inflation. Et par conséquent, oui, Magnus Carlsen est nettement meilleur que ne l’a jamais été Bobby Fischer, que l’on présente pourtant toujours comme «le plus grand joueur d’échecs de tous les temps»…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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