Olivier Schmouker - Comment réagir face à l'inconnu?

Publié le 24/05/2011 à 09:27, mis à jour le 26/05/2011 à 14:07

Olivier Schmouker - Comment réagir face à l'inconnu?

Publié le 24/05/2011 à 09:27, mis à jour le 26/05/2011 à 14:07

La réponse à cette interrogation, je crois l’avoir trouvée dans une étude passionnante intitulée The strategy of parallel approaches with unforeseeable uncertainty, signée par Sylvain Lenfle, chercheur du Centre de recherche en gestion de l’École Polytechnique, à Paris. Oui, une étude passionnante parce qu’elle propose une réponse surprenante : le mieux n’est pas d’agir de manière séquentielle, il n’est pas non plus de procéder en parallèle, mais d’une autre façon encore…

Pour faire cette découverte, M. Lenfle s’est penché sur une vieille histoire devenue un classique dans le domaine de la gestion de projet, à savoir le Projet Manhattan. Le Projet Manhattan? C’est le nom de code du projet de recherche scientifique mené pendant la Seconde Guerre mondiale qui permit aux États-Unis - assistés par le Royaume-Uni et le Canada – de réaliser la première bombe A de l'Histoire, en 1945.

Sous la direction du physicien Robert Oppenheimer et du général Leslie Groves, le projet fut lancé en 1942 dans le plus grand secret, suite à une lettre cosignée par Albert Einstein au président américain Roosevelt selon laquelle l'Allemagne nazie travaillait vraisemblablement sur un projet de bombe atomique. La mission : mettre au point le plus vite possible un engin de destruction si puissant que les ennemis rendront aussitôt les armes. Deux défis principaux : produire de la matière fissile pour la bombe atomique ; et mettre au point le design adéquat de la bombe elle-même. Et ce, sous une énorme contrainte de temps.

On le voit bien, tous ceux qui participaient au Projet Manhattan étaient en plein inconnu. Les scientifiques de Los Alamos eux-mêmes ne savaient pas s’il était techniquement possible de mettre au point une bombe atomique! «La difficulté consiste à convertir des possibilités en des probabilités, c’est-à-dire de passer de la théorie à la pratique», écrivait à l’époque le général Groves.

L’incertitude a été levée en décembre 1942, au-dessous des gradins du Stagg Field de l’Université de Chicago, où une équipe menée par le physicien Enrico Fermi parvint à réaliser la première réaction nucléaire en chaîne auto-entretenue. Dès lors, la priorité est devenue de produire de la matière fissile en quantité industrielle. Deux projets parallèles ont été aussitôt entrepris : le premier concernait l’uranium, et le second le plutonium.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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