• la décentralisation : laisser les idées s'additionner, et les meilleures émerger d’elles-mêmes, et ne surtout pas les faire trier par une autorité supérieure.
Maintenant, revenons à l’étude des quatre chercheurs zurichois. Ceux-ci ont demandé à 144 étudiants de l’ETH de se livrer à un petit jeu de prédictions. Ils ont assis chacun d’eux dans un cubicule hermétique, face à un ordinateur sur lequel ils les ont invité à deviner, entre autres, la densité de la population en Suisse, la longueur de la frontière entre la Suisse et l’Italie, le nombre d’immigrants vivant à Zürich et le nombre de viols commis en Suisse en 2006.
Pour chaque prévision, les étudiants gagnaient des points – convertis à la fin en argent – s’ils visaient pas trop loin du bon chiffre : 4,2 ou 1 points s’ils s’approchaient de celui-ci respectivement de 10, 20 ou 40%. Et on leur demandait de faire ainsi plusieurs prévisions successives sur un même sujet, en fait 5 prévisions de suite, ce qui leur permettait d’affiner leurs prédictions.
L’intéressant, dans cette expérience, c’est que les étudiants n’étaient pas tous logés à la même enseigne. Une partie d’entre eux étaient totalement isolés des autres, et n’avaient donc que les points glanés à chaque prédiction pour tenter de viser au plus juste. Et une autre bénéficiait d’une information supplémentaire à l’issue de chaque prédiction : l’accès à toutes les prédictions faites en même temps par les autres.
Croyez-vous que ceux qui avaient plus d’informations que les autres ont fait de meilleures prévisions ? Pas du tout ! Au contraire, leurs performances ont été catastrophiques. Bien entendu, les quatre chercheurs ont voulu savoir pourquoi, et se sont mis à creuser les données pour découvrir que l’avis de ceux qui avaient toutes les informations avait été biaisé négativement par ceux des autres!