Managers, croyez-vous vraiment faire une différence?

Publié le 09/09/2015 à 05:55

Managers, croyez-vous vraiment faire une différence?

Publié le 09/09/2015 à 05:55

> La faute au mouton noir, mais... «À qui la faute?» L'interrogation survient à chaque échec, souvent sous forme larvée. Les trois chercheurs se la sont, bien entendu, posée. Et ils ont trouvé que ce qui grippe vraiment le mécanisme, c'est la présence systématique d'un mouton noir, c'est-à-dire d'un membre qui refuse catégoriquement de donner son 110% dans le projet commun, pour ne pas dire d'un tire-au-flanc. Oui, de quelqu'un qui calcule soigneusement son coup pour sortir systématiquement 'gagnant' par rapport aux autres : peu importe, à ses yeux, qu'il gagne peu pourvu que les autres, pendant ce temps-là, gagnent nettement moins que lui, voire perdent en comparaison avec ce qu'ils avaient auparavant.

Cela étant, la faute ne revient pas qu'au mouton noir. Non. Le leader a également sa part de responsabilité. Pourquoi? Eh bien, les trois chercheurs ont noté que rares ont été ceux qui ont montré l'exemple aux membres de leur équipe : la plupart des leaders se sont révélés calculateurs dans leur façon de dépenser leur énergie dans le projet commun, ce que les autres ont vite repéré, et ce qui a miné toute la sympathie dont ils bénéficiaient a priori. Une attitude - j'en suis convaincu - que vous avez sûrement déjà vu au travail : lorsqu'un projet s'en va à vau-l'eau, chacun pense avant tout à s'en sortir sans trop de dommages, y compris le leader. Pas vrai?

Voilà. Des résultats passionnants, comme je vous l'avais dit. Parce qu'ils poussent de toute évidence à l'humilité : croire être en mesure de toujours faire une différence lorsqu'on est un manager est se fourvoyer en beauté. Ni plus ni moins.

Que retenir de tout cela, à présent? Ceci, à mon avis :

> Qui entend faire une vraie différence en tant que manager se doit non seulement de faire preuve de la plus grand humilité, mais aussi se donner corps et âme au projet commun. Il lui faut littéralement se mettre au service des autres, sans jamais chercher à en tirer le moindre profit personnel. Car le moindre calcul de sa part est vite perçu par les autres, ce qui sabote le moral de l'équipe, et par suite les chances de réussite du projet en question. Il lui faut, donc, avoir conscience qu'il sert de point de focale pour les autres, et que c'est en fonction de la mise au point de chacun sur lui qu'ils agiront. Et ce, tout en faisant fi du fait que la situation est peut-être désespérée, et que tous ses efforts ne suffiront pas à changer quoi que ce soit (surtout si un mouton noir bêle dans son dos) : c'est qu'il convient de demeurer optimiste envers et contre tout, en se répétant qu'il ne s'est jamais vu de victoire sans défaites.

En passant, le poète romain Catulle disait : «La victoire aime l'effort».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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