Leaders, gare au burnout des milléniaux!

Publié le 22/08/2018 à 06:06

Leaders, gare au burnout des milléniaux!

Publié le 22/08/2018 à 06:06

Quand le quotidien au travail est vide de sens... Photo: DR

Un récent sondage mené par le cabinet-conseil Gallup a mis au jour le fait qu’aujourd’hui le quart des milléniaux américains (28%) sont ou se disent sur le bord d’être en burnout. Ce qui est nettement plus que les autres générations, le pourcentage étant en général de 21% pour elles (la génération X, les baby-boomers,…).

Autrement dit, 1 employé américain de 18-34 ans sur 4 ne supporte plus du tout son quotidien au travail, au point de tutoyer l’arrêt maladie de longue durée. Et je suis prêt à parier que c’est sensiblement la même chose chez nous…

Ce n’est pas tout! 45% des milléniaux avouent, sous le couvert de l’anonymat, qu’ils se sentent souvent «bizarre» au travail, en ce sens qu’ils s’y sentent mal, quasiment au point d’avoir la nausée.

En conséquence, ce sont pas moins de 73% des milléniaux qui subissent leur quotidien au travail et, pis, qui en pâtissent de manière chronique sur les plans physique et psychique.

C’est bien simple, les chiffres de Gallup montrent de surcroît que les milléniaux qui ne se sentent pas bien au travail ont 63% plus de chances de prendre un congé maladie que les autres et 23% plus de chances de carrément se retrouver aux urgences d’un hôpital. Ils sont également deux fois plus susceptibles de dire que leur travail a un impact négatif sur leur vie privée. Enfin, ils sont trois fois plus susceptibles de quitter leur employeur actuel.

«De nos jours, le travail est éreintant pour les milléniaux, et la principale cause de tout ça est la façon dont ils sont gérés par les managers», note l’étude de Gallup.

Un point que corrobore Christine Corbeil, présidente de Kalibre Conseil, à l’aide d’un exemple frappant : «J’ai récemment remarqué à quel point les milléniaux avaient du mal avec les documents – manuel d’employé, formulaires administratifs,… – où figurent des expressions du genre «votre supérieur immédiat», dit-elle. C’est que le simple fait de nommer son manager comme un «supérieur immédiat» signifie qu’il y a des «inférieurs immédiats» et qu’ils font partie de ceux-ci. Et ça, ça ne passe plus en 2018.»

Et de souligner : «Les milléniaux ne se sentent pas comme des «inférieurs immédiats», et ne le seront jamais à leurs yeux. Il convient donc d’adapter le discours des entreprises sans tarder, ne serait-ce que pour attirer et fidéliser les jeunes talents d’aujourd’hui et de demain. Car, mine de rien, les mots ne sont pas que des mots…»

Les experts de Gallup ont trois suggestions concrètes pour qui entendrait corriger le tir au sein de son entreprise :

1. Pas un boss, mais un coach. Les employés dont le manager se comporte plus comme un coach – qui écoute, comprend et conseille – que comme un boss – qui commande et contrôle – ont 62% moins de chances d’être, un beau jour, en burnout. À cela s’ajoute le fait que les 18-34 ans apprécient nettement plus que les autres les feedbacks réguliers; ce qui indique combien ils sont friands d’une écoute attentive de la part de leur manager.

2. Une connexion qui fait sens. De manière générale, les employés courent nettement moins de risques de se retrouver en burnout lorsque leur travail a du sens à leurs yeux. D’où l’importance de connecter les tâches quotidiennes de chaque employé à la mission globale et aux objectifs à court et moyen termes de l’entreprise.

3. Autonomie et flexibilité. De manière générale, les employés ont 43% moins de chances de se retrouver en burnout lorsqu’ils sont appelés à faire leurs propres choix dans le cadre de leur quotidien au travail et lorsqu’ils sont libres de gérer leur emploi du temps pour mener à bien tout ce qu’il leur faut accomplir.

Voilà. Leaders, vous savez à présent quels risques vous prenez à faire la sourde oreille aux «revendications inusitées» des milléniaux. Et surtout, ce qu’il vous faut accomplir pour y remédier.

En passant, le philosophe latin Sénèque aimait à dire : «Au malade, le miel est amer».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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