Le truc le plus génial que je puisse jamais vous confier

Publié le 16/03/2015 à 06:09

Le truc le plus génial que je puisse jamais vous confier

Publié le 16/03/2015 à 06:09

➢ Une approche valable. «Il est possible, mais complexe, d’arriver à un équilibre de Nash dans un tel environnement. C’est-à-dire qu’il est possible pour chacun des joueurs d’identifier la meilleure solution à adopter et de s’y tenir, sachant que si l’un d’eux modifiait sa stratégie, il affaiblirait sa position personnelle [c’est justement ce qu’on appelle l’équilibre de Nash, du nom de l’inventeur de ce concept de la théorie des jeux, le mathématicien et économiste américain John Forbes Nash]», indiquent les deux chercheurs chinois. Autrement dit, l’approche de la stratégie quantique est «valable», même si elle est ardue.

➢ Une approche pertinente. «Les conditions de la collaboration dans un tel environnement sont nettement plus complexes à réunir parce qu’elles dépendent d’une part de la connexité [comprendre la capacité des connexions entre les différentes strates de la pensée] et d’autre part de la vastitude [comprendre ici le nombre et la grandeur de ces mêmes strates] du cerveau de chacun des joueurs», expliquent-ils. Autrement dit, l’approche de la stratégie quantique est «pertinente», puisqu’elle permet de mieux prendre en compte la complexité de l’être humain.

➢ Une approche éclairante. «Les résultats de notre étude montrent que toute décision n’est, en bout de ligne, que l’ombre de l’ensemble des décisions envisagées à la suite d’une stratégie quantique. C’est d’ailleurs ce qui explique nombre de décisions a priori irrationnelles, comme celles résultant de l’effet disjoncteur : elles nous paraissent absurdes parce que nous les jugeons à l’aune d’une approche rationnelle classique, mais dès lors qu’on les considère comme le fruit d’un travail quantique du cerveau – combinant émotions, croyances, culture, etc. – on saisit mieux ce qui a pu amener la personne en question à faire un tel choix», disent-ils. Autrement dit, l’approche de la stratégie quantique est «éclairante», en ce sens qu’elle peut permettre de saisir que ce qui est en apparence irrationnel ne l’est pas tant que ça, en réalité.

En résumé, chaque fois que nous prenons une décision importante en dépit d’une grande incertitude, notre choix final correspond à l’effondrement d’une multitude de choix envisagés de manière quantique par notre cerveau. Oui, l’effondrement, car c’est tout ce qu’il reste à la suite de la superposition incroyable d’idées qui nous sont venues en tête. Et de cet effondrement – l’ombre dont parlent si poétiquement les deux chercheurs chinois – naît le choix, bon comme mauvais.

Que retenir de tout ça? Et pour revenir à notre interrogation de départ, comment s’y prendre concrètement pour prendre de meilleures décisions à l’avenir? Comme ceci, je pense :

➢ Qui entend prendre la meilleure décision qui soit tandis qu’il évolue en pleine incertitude se doit d’user de ‘stratégie quantique’. C’est-à-dire qu’il lui faut se centrer sur lui-même, en ayant conscience qu’une multitude d’idées vont lui venir à l’esprit, des neuves comme des reçues. À lui dès lors d’accepter la superposition naturelle de ces idées-là, par exemple en les rédigeant les unes après les autres sur une feuille de papier, comme elles lui viennent. Sans ordre, ni jugement. Puis, toujours sur la même feuille de papier, d’établir des connexions entre toutes ces idées : là encore, il ne s’agit pas d’en supprimer certaines pour en privilégier d’autres, mais de visualiser ce qui les unit entre elles ainsi que la force de ces liens-là. Enfin, de fermer les yeux, le temps de s’imprégner mentalement du schéma qu’il vient de faire sur la feuille de papier, et de le laisser s’effondrer de lui-même, de telle sorte qu’il ne lui reste plus qu’une seule idée en tête, la bonne, l’ombre qui lui permettra de faire LE bon choix.

Voilà. Vous venez d’effectuer une plongée ébouriffante dans la mécanique quantique. J’imagine que vous vous sentez un peu déstabilisés, pour ne pas dire étourdis. C’est normal. Rassurez-vous. Laissez-tout ça décanter, et vous verrez que, ce soir ou un peu plus tard, ça va vous revenir à l’esprit, sans prévenir. Et vous noterez alors combien cette approche peut être lumineuse…

En passant, le physicien américain Richard Feynman, l’un des plus grands spécialistes de la mécanique quantique, aimait à dire : «Je crois pouvoir affirmer que personne ne comprend vraiment la mécanique quantique».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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