Le truc génial d'Eric Schmidt pour booster votre carrière!

Publié le 24/09/2018 à 06:06

Le truc génial d'Eric Schmidt pour booster votre carrière!

Publié le 24/09/2018 à 06:06

Eric Schmidt a longtemps été le PDG de Google... Photo: DR

L’histoire est authentique. Elle est ici racontée par le principal intéressé.

«Mon premier bureau chez Google mesurait 3 m x 4 m, il suffisait à peine pour mon bureau et ma petite chaise. Un beau jour de 2001, je m’apprêtais à y entrer quand j’ai aperçu… un colocataire. J’ai dit «Bonjour». Il a dit «Bonjour». J’ai ajouté : «Bonjour, je suis Eric». Il a rétorqué : «Salut, moi c’est Amit.»

Vous l’avez compris, il s’agit d’Eric Schmidt, l’ex-PDG de Google (2001-2015) et ex-président exécutif d’Alphabet (2015-2017), le holding qui chapeaute Google. Celui-ci se confiait alors à Reid Hoffman, cofondateur de LinkedIn, à l’occasion d’un podcast de l’émission Masters of Scale.

«En tant que nouveau venu dans une entreprise, il est très important de ne pas créer un faux pas culturel, poursuit M. Schmidt. Comme il aurait été incorrect de dire «Je suis le PDG. Je te prie de foutre le camp de mon bureau !», je me suis tourné vers mon adjointe et je lui ai demandé «Vous savez ce qui se passe?», mais elle m’a répondu par la négative. Je me suis alors adressé au type dans mon bureau : «OK. Est-ce que je peux savoir qui vous a donné l’autorisation de vous installer dans mon bureau ?». Et il a dit : «Le VP, ingénierie».

«Je me suis dit : «OK. L’équipe de l’ingénierie me fait une blague. C’est sûrement une sorte de bizutage…». Et j’ai poursuivi : «Euh… Pouvez-vous m’expliquer la raison exacte qui vous amène à déménager ici ?». Et lui, du tac au tac : «Eh bien, c’est parce que j’étais dans un bureau où il y avait déjà six employés, ce qui était beaucoup trop pour l’espace donné, et on m’a signalé que votre bureau, lui, était vide la plupart du temps…» J’ai respiré un grand coup, et je l’ai invité à rester là, le temps qu’on trouve une meilleure solution.»

Amit et Eric se mettent ainsi à partager le petit bureau, jour après jour, le temps que l’occupation des locaux de Google soit revue et corrigée. Un terrain d’entente a vite été trouvé entre les deux colocataires : dès que le PDG parlerait au téléphone, Amit mettrait ses écouteurs et écouterait de la musique, histoire de préserver la nécessaire confidentialité des communications. Le reste du temps, ils se ficheraient une paix royale, en veillant à ne pas déranger l’autre outre mesure. Résultat ? Ils se parlaient très peu…

«Je me souviens que je parlais, ce jour-là, au VP, ventes, pour lui signaler qu’il pouvait certainement faire mieux que ce qui était fait à l’époque. Disons que les ventes étaient de 120. Moi, je lui ai demandé de me dire de combien elles seraient la semaine prochaine, et il m’a répondu qu’elles avoisineraient 123, 124. J’ai raccroché, Amit a reposé ses écouteurs et m’a dit : «Si vous voulez, je peux vous dire à combien elles s’élèveront dans sept jours…». J’ai froncé des sourcils : «Hum… Amit, je savais que vous écoutiez la plupart de mes appels. Mais ce n’est pas si grave que ça, ça m’intéresse de savoir de combien elles seront. Allez-y, dîtes-moi». «138, très exactement», m’a-t-il lancé, sans hésiter.

«Le jour venu, elles étaient effectivement de 138. J’ai, bien entendu, demandé à Amit comment il avait fait pour viser aussi juste. Il m’a dit : «C’est pas compliqué, c’est moi qui ai mis au point l’algorithme de prédiction des ventes». J’ai soudainement compris deux choses : d’une part, la toute puissance du data ; d’autre part, l’intérêt d’avoir à ses côtés un précieux colocataire, et donc, d’évoluer au sein d’un réseau de connexions à la fois riche et dynamique.»

Amit et Eric sont devenus inséparables. Et Google s’est mis à voler de succès en succès, comme nous le savons tous aujourd’hui.

C’est parce qu’il a su dire «oui» à ce qu’il lui arrivait dans la vie que la magie a pu se produire. Il aurait pu agir en petit boss et hurler à l’intrus de déguerpir de son bureau, mais non, ce n’est pas ainsi qu’il a agi : Eric Schmidt a su accepter l’inattendu et le transformer en l’inespéré. Il ne s’est pas braqué sur les flagrants aspects négatifs de la situation, et s’est, au contraire, ouvert à ses potentiels aspects positifs. Ce qui lui a été on ne peut plus bénéfique.

«Le plus important, dans la vie, c’est d’arriver à dire «oui» à ce qui vous arrive, a confié Eric Schmidt à la journaliste américaine Katie Couric, dans le cadre de son bestseller intitulé The Best Advice I Ever Got (Random House, 2011). De parvenir à dire «oui» aux invitations imprévues à sortir de votre zone de confort, même si elles vous amènent à aller à l’étranger. De dire «oui» à l’amitié. De dire «oui» à la nouveauté. Parce que le «oui» est le seul et unique moyen d’avoir un premier emploi, un nouvel emploi, une conjointe, et même un enfant.»

Lumineux, n’est-ce pas ? L’ex-PDG de Google a eu l’intelligence de ne pas rejeter en bloc ce qui a priori le dérangeait – la présence d’un intrus dans son bureau –, et, mine de rien, cela lui a apporté deux leçons inestimables – l’importance fondamentale du data et des connexions – qui ont – qui sait ? – changé nos vies (vu l’importance actuelle de Google dans notre vie quotidienne). À vous, par conséquent, d’agir à l’avenir de la même façon. Car cela pourrait embellir votre quotidien et, peut-être même, vous faire découvrir de tout nouveaux horizons.

Que retenir de tout cela ? Ceci, à mon avis :

> Qui entend booster sa carrière se doit de dire plus souvent «oui» à l’imprévu. À l’image d’Eric Schmidt, il lui faut accepter s’ouvrir à la nouveauté, même si celle-ci paraît a priori plus dérangeante qu’autre chose. Car l’inespéré naît toujours de l’inattendu ; et par suite, le succès au-delà de toute espérance.

En passant, le poète français Paul Éluard a dit dans Le Phénix : «C’est à partir de toi que j’ai dit oui au monde».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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