Le truc fou de Kathy Gong pour relever n'importe quel défi!

Publié le 22/02/2018 à 06:06, mis à jour le 22/02/2018 à 06:16

Le truc fou de Kathy Gong pour relever n'importe quel défi!

Publié le 22/02/2018 à 06:06, mis à jour le 22/02/2018 à 06:16

Kathy Gong est LA star du milieu des starts-ups en Chine. Photo: C. Dongyu.

Connaissez-vous Kathy Gong? Probablement pas. Il s'agit pourtant d'une – si ce n'est LA – star du milieu des start-ups en Chine. À seulement 31 ans, elle est :

– à la tête de WafaGames, une start-up qui vient de lancer le jeu Swords of Glory.

– à l'origine d'ai.Law, une firme qui crée des robots intelligents experts en droit (ex.: Lily, qui donne des conseils légaux en matière de divorce; ou encore Mike, qui facilite les démarches d'immigration ou d'obtention de visa).

– à l'origine aussi de Seeway Investment, une entreprise qui permet aux investisseurs étrangers d'effectuer de judicieux placements financiers en Chine.

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C'est bien simple, Kathy Gong est un véritable prodige. Tenez-vous bien, à 17 ans, elle a décroché son diplôme en économie à l'Université Columbia, aux États-Unis. Et à 10 ans, elle a été la plus jeune Chinoise à décrocher le titre de Maître national au jeu d'échecs.

Le secret de sa réussite exceptionnelle? Il réside essentiellement dans sa capacité à relever m'importe quel défi. Plus précisément, dans l'attitude et la stratégie pour le moins originales qu'elle a adopté pour pouvoir surfer crânement sur les difficultés qui se présentent à elle dans la vie comme au travail. Oui, pour tirer une force incroyable de tout ce qui s'oppose à elle, au lieu – comme cela se produit en général pour nous – de se faire fracasser par celle-ci. Explication.

> Une attitude empreinte de patience et d'humilité

À 23 ans, Kathy Gong avait un mentor, Deng Feng, le fondateur et président de Northern Light Venture Capital, à Hong Kong (Chine). Un beau jour, celui-ci lui a donné un conseil : «La vie est un marathon, lui a-t-il dit. La patience est toujours plus forte que la passion». Ce conseil, elle l'a aussitôt rejeté, car il ne correspondait pas du tout à son tempérament. «Mais à présent, à 31 ans, je commence à saisir toute la sagesse de cette pensée. Lorsqu'on perçoit vraiment la vie comme un marathon, on est capable de se projeter dans le futur et d'apprécier le chemin qui nous mène jusqu'à un but lointain», a-t-elle confié à Quartz.

Voilà pourquoi Kathy Gong ne jure aujourd'hui que par deux vertus : la patience et l'humilité.

La patience parce qu'elle permet de persévérer, en dépit des obstacles imprévus. «En vérité, être intelligent et doué de nombreux talents ne sert pas à grand-chose. Ça ne permet pas de changer les choses en profondeur. Ce qui compte davantage, c'est d'être capable de persévérance, car cela seul permet de soulever des montagnes», dit-elle dans le cadre d'une entrevue accordée à Yes Inspire, en ajoutant que «la vie est trop courte pour s'en faire, mais assez longue pour faire une différence».

L'humilité également parce qu'elle est persuadée qu'aucune réussite véritable ne peut voir le jour sans elle. «En mandarin, on dit 不卑不亢 (traduction libre: sans obédience), ce qui peut se comprendre pour un Occidental à travers cette citation du poème «Si...» de Joseph Rudyard Kipling:

"Si tu soulèves les foules sans perdre pied,

"Si tu frayes avec les rois sans te prendre pour un héros (...)

"Alors la Terre sera tienne et tout ce qu'elle porte

"Mieux encore, tu seras un homme mon fils!"

«Ça signifie que tout est possible, si, et seulement si, on sait demeurer humble. On peut dès lors frayer avec Bill Gates, Larry Page ou encore Jack Ma et faire des miracles ensemble, mais à condition de ne pas attraper la grosse tête. Sans quoi, on n'est plus capable de faire quoi que ce soit de bien, et encore moins de grandiose», dit-elle.

> Une stratégie empreinte de rébellion et de connexité

L'attiude, c'est bien, mais ça ne suffit pas pour voler de succès en succès. Il convient également d'agir en fin stratège pour atteindre chacun des buts visés. Ce qui peut se faire en usant non seulement de rébellion, mais aussi de connexité, d'après Kathy Gong.

Rébellion, d'abord. Parce qu'il convient de nos jours de sortir à tout prix des sentiers battus, si l'on veut vraiment innover. Parce que c'est en travaillant autrement que l'on peut espérer remplir une "Mission: Impossible".

C'est d'ailleurs ce qui transparaît clairement dans les trois règles managériales en vigueur dans les entreprises qu'elle dirige:

1. Ne recruter que des rebelles. «Nous nous assurons de n'embaucher que la crème de la crème, c'est-à-dire les personnes qui excellent dans leur domaine et qui veulent carrément bousculer l'ordre établi, dit-elle. Nous voulons des personnes qui, comme nous, désirent changer le monde. Et tant que nous n'avons pas déniché la perle rare dont nous avons besoin pour remplir telle ou telle mission, nous ne prenons personne d'autre, par défaut. Nous préférons attendre, même repousser les délais de livraison. Aucun compromis sur ce point. Jamais», dit-elle, en ajoutant que, mine de rien, cela présente de grands avantages du point de vue de la gestion du personnel, car «ces personnes-là n'ont pas besoin d'être gérées, bien au contraire, puisqu'elles sont à la fois intelligentes et autonomes».

2. Tenir compte de toutes les opinions. «Chez nous, chacun a voix au chapitre et chacun sait que son opinion sera toujours écoutée avec la plus grande attention, dit-elle. Oui, chacun est libre d'intervenir n'importe quand, dans n'importe quel domaine, que ce soit pour le quotidien au bureau (ex.: "Est-il OK, ou pas, d'amener son animal de compagnie au bureau?") ou encore pour une décision d'importance (ex.: "Est-il bon pour nous, ou pas, de signer une entente de partenariat avec telle entreprise?").

«Pourquoi ça? Parce que lorsqu'on prive quelqu'un de parole on se prive de son intelligence. Parce qu'on s'enrichit soi-même lorsqu'on écoute vraiment autrui. Et parce que les meilleures solutions sont toujours les solutions collectives.»

3. Aller de défi en défi. «Chacun est invité à bousculer le statu quo, et en particulier ses propres idées reçues, dit-elle. Par exemple, un programmeur croit dur comme fer qu'il nous est impossible de faire telle ou telle chose en une semaine; bien; alors un autre programmeur va en faire un défi, et sera libre d'utiliser les ressources nécessaires pour lui prouver le contraire. C'est comme ça que nous progressons à pas de géant, tous ensemble.

«Pourquoi agir de la sorte? Parce que nous évoluons aujourd'hui dans un univers en continuelle mutation, et le seul moyen de nous y adapter est de gagner sans cesse en agilité, de développer notre propre capacité à muter, en tant qu'individu comme en tant qu'organisation.»

Rébellion, donc, mais également connexité. À savoir la faculté que nous avons d'évoluer au sein d'un réseau de connexions (en l'occurrence, le réseau de nos contacts professionnels : collègues, dirigeants, clients, partenaires d'affaires, etc.); et ce, de manière à favoriser une croissance harmonieuse (c'est-à-dire "win-win" pour l'ensemble des parties présentes), et non pas une croissance discordante (c'est-à-dire "win-lose"). Bref, une capacité qui nécessite de maîtriser l'art de combiner tactique et empathie, un peu comme... au jeu d'échecs.

«Le jeu d'échecs est l'amour de ma vie, dit-elle. Il fait partie intégrante de ma vie, de mes pensées, de mon cerveau. C'est un jeu où la beauté prime. Oui, la beauté : une belle partie se joue toujours à deux et survient lorsque chacun rivalise de propositions audacieuses, elle naît du pétillement d'intelligence commun. Et ceux qui croient qu'il s'agit juste d'un combat à mort entre deux joueurs n'ont, en vérité, pas compris grand-chose au jeu d'échecs...

«Jouer aux échecs c'est calculer, raisonner, manier les probabilités, user de psychologie, et surtout faire preuve d'une imagination débridée. C'est avant tout écouter son coeur et sa créativité.

«Tout ça se retrouve lorsqu'on se lance en affaires, lorsqu'on oeuvre en équipe. Il nous faut faire preuve non seulement de logique, mais aussi de créativité. Nous devons prendre des risques calculés, et donc envisager tous les scénarios possible, les plus agréables comme les plus désagréables. Et ce, sachant que ceux qui deviennent de véritables Maîtres aux échecs – ou des champions en affaires – sont exclusivement ceux qui brillent par leur imagination et leur créativité.»

Voilà. Vous connaissez maintenant la recette secrète du succès de Kathy Gong, la star du milieu des start-ups en Chine. Vous savez ce qui peut vous permettre de briller comme jamais dans votre quotidien au travail. À vous, par conséquent, de jouer!

En passant, l'écrivain français Benoît Duteurtre a dit dans La Rebelle : «Être rebelle, c'est refuser l'idée que le monde est figé».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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