Le big data est-il aujourd'hui incontournable pour recruter?

Publié le 11/01/2016 à 06:06

Le big data est-il aujourd'hui incontournable pour recruter?

Publié le 11/01/2016 à 06:06

Comment expliquer ce phénomène, quasiment incroyable? Les trois chercheurs ont, bien sûr, tenu à le découvrir. Voici l'explication : les recruteurs - les managers et les RH - sont biaisés, en ce sens qu'ils sont obsédés par la volonté de trouver la perle rare, l'employé exceptionnel qui pourrait permettre à l'entreprise de distancer ses concurrents. Ils se soucient fort peu des risques élevés qu'une telle personne ne soit pas la perle rare tant cherchée, ou, si jamais elle l'était, qu'elle soit déçue par rapport à ses attentes initiales, ou bien tentée de vite aller ailleurs pour relever des défis encore plus impressionnants. Du coup, les recruteurs étaient tout à fait disposés à confier le poste en question à un candidat au dossier en jaune, vore en rouge, bluffés qu'ils étaient par son profil, son expérience et ses talents. Bref, ils se plantaient parce qu'ils avaient plus confiance en eux-mêmes que dans les données qui leur étaient soumises.

«Notre étude met en lumière le fait que les managers et les RH prennent des décisions d'embauche qui vont, en général, à l'encontre des intérêts de l'entreprise. Parce qu'ils ne réalisent pas qu'ils sont biaisés, au point de nuire à la qualité des embauches qu'ils effectuent», lancent carrément les trois chercheurs. Et de souligner : «Plus ils ont confiance en eux-mêmes, plus ils se trompent». Ouch!

Le remède à ce terrible mal? Il est simple. Il suffit de miser davantage sur le big data, sans s'en faire une montagne. «Les employeurs peuvent améliorer significativement la qualité des embauches effectuées, et même la productivité de leurs nouvelles recrues, rien qu'en accordant un peu plus d'attention aux recommandations découlant d'un questionnaire et d'un test. Bref, ils ont tout à gagner à se reposer davantage sur le data, qu'ils soit big ou pas», disent Mmes Kahn et Li ainsi que M. Hoffman.

Que retenir de tout ça? Ceci, à mon avis :

> Qui entend arrêter de voir les talents lui filer toujours sous le nez se doit de faire davantage confiance au big data, et donc moins à son propre jugement. Il lui faut mettre au point, par exemple, un questionnaire et un test correspondant à ses besoins, et surtout tenir compte des résultats qui en découleront. À noter, toutefois, qu'il est ici nullement question de se mettre à négliger les informations recueillies en personne, en face-à-face, par exemple. Car la connexion humaine ainsi nouée est on ne peut plus précieuse, cela va de soi. Cela étant, il est vital, de nos jours, d'aller au-delà de celle-ci, grâce au big data.

En passant, l'écrivain américain Francis Scott Fitzgerald a dit dans Gatsby le Magnifique : «Réserver son jugement implique un espoir infini».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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