La solidarité féminine, mythe ou réalité au travail?

Publié le 22/01/2015 à 06:09

La solidarité féminine, mythe ou réalité au travail?

Publié le 22/01/2015 à 06:09

Voici comment elles s’y sont prises pour s’en faire une idée… Les deux chercheuses se sont plongé dans une base de données exceptionnelle, concoctée par Statistique Norvège et la Confédération des entreprises norvégiennes (NHO, Naeringslivets Hovedorganisasjon), la principale association des employeurs de Norvège. Cette base fourmille d’informations pointues sur un demi-million de cols blancs évoluant dans quelque 4000 entreprises privées établies en Norvège : pour chaque employé, il est possible de connaître son âge, son sexe, l’évolution de sa carrière, la progression de sa rémunération, ses changements d’employeur, etc. Les deux chercheuses se sont concentré sur la période de temps allant de 1987 à 1997, et ont regardé ce qui se passait globalement au sein d’une entreprise dès lors qu’une femme y prenait du galon.

L’air de rien, ce travail de fourmi leur a permis de faire des trouvailles renversantes :

> Une évolution professionnelle freinée. Les femmes progressent moins vite dans leur carrière que les hommes. Les deux chercheuses ont bien entendu regardé si cela tenait à certaines raisons propres aux femmes, comme le fait de tomber enceinte, mais non, le frein n’est pas là, il est essentiellement dans le simple fait qu’elles sont des femmes, et non des hommes. Elles sont défavorisées en matière de promotion, et ce, quel que soit leur niveau hiérarchique : cela est aussi vrai pour celles qui sont au bas de la pyramide que pour celles qui sont au milieu, voire pas loin de l’apex. Cela se vérifie également lorsqu’elles changent d’employeur : pour un homme, tout changement d’employeur se traduit en général par une nette évolution professionnelle (poste et rémunération plus élevés), mais pour une femme, cela est clairement moins vrai (il y a certes une progression, mais moindre que pour un homme).

> Une solidarité féminine conditionnelle. Les femmes ont tendance à soutenir davantage la promotion de leurs consoeurs que celle de leurs confrères, mais seulement lorsque celles-ci demeurent en-dessous d’elles dans la pyramide hiérarchique. Dès lors qu’une collègue est en mesure d’atteindre un poste équivalent au leur, elles vont même avoir plutôt tendance à empêcher que cela se produise. Comme si cette promotion représentait un danger pour elles. Elles préfèrent, dans ce cas-là, appuyer la candidature d’un homme plutôt que celle d’une femme. Du coup, plus une entreprise est féminisée – comprendre plus son pourcentage d’employées est élevé – moins les chances sont fortes pour une femme d’y avoir une progression de carrière rapide !

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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