À l’issue des six séances, les étudiants ont dû répondre à un questionnaire permettant de définir leur profil socioéconomique : informations générales, revenus familiaux, santé, religion, orientation politique, etc. Pourquoi cela? Afin de vérifier si certaines caractéristiques personnelles jouaient, ou non, un rôle dans la prise d’une décision risquée.
Résultat? Je vous le donne en mille : «Après avoir vérifié que différentes variables ne jouaient pas un rôle déterminant (sexe, religion, etc.), nous avons établi que le soleil et le beau temps en général favorisent la prise de risques, et qu’inversement, la pluie et le mauvais temps en général rendent les gens plus prudents», indiquent Mme Bassi et MM. Colacito et Fulghieri dans leur étude.
Mieux, les trois chercheurs ont pu établir que le soleil agit directement sur notre aversion au risque. Le mot important ici est «directement». En effet, il aurait pu se produire un phénomène complexe de ricochets nous amenant à telle ou telle décision – du genre «soleil > plus de lumière > meilleure vision > davantage d’informations captées par le cerveau > réflexion plus soutenue en raison de toutes ces informations > saturation plus rapide > prise de raccourcis mentaux > dangers moins bien évalués > plus grande prise de risques». Mais non, ce n’est pas ce qui se produit. C’est beaucoup plus simple que cela, le soleil nous rend le risque plus acceptable qu’à l’habitude. C’est tout.
Vous voilà donc prévenus : la météo influence nos décisions à notre insu! Par conséquent, le jour où vous aurez à faire un choix difficile et crucial, pour ne pas dire pénible, prenez le temps de regarder dehors : vous saurez alors à l’avance quel type de décision vous allez prendre, avant même d’y avoir vraiment réfléchi…
L’écrivain allemand Hermann Hesse a dit dans Le Jeu des perles de verre : «Sur les chemins sans risque on n’envoie que les faibles»…
