L'OCDE dénonce le calvaire des chômeurs au Canada

Publié le 28/08/2015 à 06:09

L'OCDE dénonce le calvaire des chômeurs au Canada

Publié le 28/08/2015 à 06:09

> Il est difficile pour les licenciés économiques de s'orienter dans le système d'aides

Au Canada, les dispositifs de soutien au revenu et d'aide à l'emploi relèvent de différentes juridictions. Les autorités fédérales délivrent l'assurance-emploi aux licenciés économiques éligibles, tandis que l'aide au retour à l'emploi est apportée par les provinces, tout en étant cofinancée par les autorités fédérales et provinciales.

«Cette structure génère un certain nombre de problèmes», soutiennent les experts de l'OCDE. Par exemple, le suivi de la recherche d'emploi d'un chômeur et les sanctions imposées à celui qui ne respecte pas ses obligations à cet égard relèvent de différentes instances, si bien que cela complique la mise en place d'une stratégie efficace de retour à l'emploi. Autre exemple : l'offre de formation diffère d'une province à l'autre (en raison de certifications distinctes), ce qui freine la mobilité de la main-d'oeuvre à l'échelle du pays.

En conséquence, «la mise en place d'un 'guichet unique' pour l'ensemble des services, sous l'égide de Service Canada ou des services publics de l'emploi (SPE) des provinces, serait une solution idéale», préconisent les expert de l'Organisation.

> Les emplois ne sont pas assez protégés

À la différence de ce qui se pratique dans la plupart des pays membres de l'OCDE, les entreprises au Canada ne supportent aucun coût direct du chômage partiel lié au nombre de travailleurs ayant recours au programme Travail partagé, le dispositif fédéral de chômage partiel permettant aux employeurs confrontés à une baisse temporaire de leur chiffre d'affaires de conserver leurs employés en réduisant la durée de travail. «Faire peser une partie des coûts sur les employeurs les amènerait à veiller à ne recourir à ce dispositif que pour les travailleurs dont ils sont absolument certains de vouloir conserver une fois la subvention arrivée à échéance», et donc à être moins rapides sur la gâchette en matière de 'licenciement partiel' lorsqu'une difficulté survient.

> Les licenciés individuels sont trop laissés à eux-mêmes

Lorsqu'un licenciement collectif est annoncé par une entreprise, aussitôt se met en place une aide rapide à l'adaptation pour chacune des personnes concernées. À l'image des Comités d'aide au reclassement (CAR) au Québec, dont la mission consiste à aider les licenciés à faire face au stress qu'engendre la perte de leur emploi, puis à rebondir.

Le hic? C'est que rien de tel n'existe vraiment au Canada quand il s'agit d'un licenciement individuel, et non collectif. À l'exception notable du Québec, où l'on peut être orienté vers le Comité d'aide au reclassement à entrées continues (CREC), lequel est chargé de répondre aux besoins spécifiques des uns et des autres. «Une approche prometteuse, mais dont l'efficacité est difficile à apprécier en l'absence d'évaluation rigoureuse», estiment les auteurs de l'étude.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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