Gare au «coût caché» de vos congés!

Publié le 16/12/2019 à 06:06

Gare au «coût caché» de vos congés!

Publié le 16/12/2019 à 06:06

Nous accumulons démesurément les heures supp... (Photo: Marvin Meyer/Unsplash)

BLOGUE. Le temps de Fêtes arrive à grands pas, et c’est tant mieux, vous dites-vous sûrement, car cela va vous permettre d’enfin souffler un peu. Il est vrai que vous travaillez dur, ces temps-ci, pour boucler tous vos dossiers avant la fin de l’année. Que vous mettez les bouchées doubles, dans l’idée de pouvoir profiter pleinement de vos congés. Mais ce que vous ignorez, c’est que ce tout dernier coup de collier avant les vacances présente un «coût caché» que vous risquez fort de payer cher, très cher même…

C’est que le Québec présente une triste particularité : les Québécois s’acquittent au travail d’en moyenne 41 heures supplémentaires pour terminer tout ce qui doit l’être avant de partir en congé, d’après une étude menée par Léger pour le compte du cabinet-conseil en ressources humaines ADP Canada; pour les autres Canadiens, la moyenne tourne autour de 33 heures supplémentaires.

Autrement dit, dès que nous sentons qu’il nous faut rusher parce que le deadline final avant les vacances se rapproche à toute allure, nous accélérons la cadence comme des fous. Oui, comme des fous : certains vont jusqu’à faire deux semaines de travail en une seule, au tout dernier moment! Comment? En arrivant au travail nettement plus tôt qu’à l’habitude, en quittant beaucoup plus tard qu’à l’habitude, et en ramenant du travail à la maison, histoire de bosser encore un peu, une fois les enfants couchés.

Cette année, 17% des Québécois envisagent carrément d’effectuer 70 heures supplémentaires, une moitié juste avant les vacances, l’autre juste après. L’an dernier, «seulement» 6% avaient envisagé d’agir de la sorte.

C’est bien simple, 52% des Québécois ont prévu de faire des heures supplémentaires en prévision des vacances de fin d’année. Ce qui correspond à un bond de 12 points de pourcentage en un an.

«Le Québec est en train de se démarquer complètement des autres provinces canadiennes à propos des heures supplémentaires effectuées à l’approche de congés, dit Elvira Ciambella, directrice générale et vice-présidente, implantation, Québec, d’ADP Canada. Non seulement les Québécois sont plus nombreux à en faire, mais aussi celles-ci s’allongent de manière considérable.»

Et d’ajouter : «C’est rendu à un point tel que nombre de Québécois en viennent carrément à travailler durant leurs congés afin d’effectuer toutes les heures supplémentaires qu’ils jugent nécessaire de faire, au lieu de profiter de leurs vacances», dit-elle.

Bref, vous comme moi, nous en venons à payer lourdement un «coût caché» des congés, à savoir le nombre ahurissant d’heures supplémentaires effectuées pour boucler tous nos dossiers avant de partir en vacances. «Ce coût-là a un impact à la fois sur le bien-être et sur la santé des employés, un impact qui a des répercussions directes sur la motivation, l’engagement, la productivité des équipes de travail, souligne Mme Ciambella. D’où l’importance pour les employeurs de faciliter la prise de congés, par exemple en allégeant le travail de chacun à l’approche des vacances, au lieu de classiquement inciter chacun à être à jour dans ses affaires lorsqu’on part en congé.»

Voilà. Vous comme moi, nous commettons une bourde à appuyer sur l’accélérateur en cette fin d’année. Mieux vaudrait, pour nous-mêmes comme pour ceux qui nous entourent, accepter l’idée que tout ne sera pas bouclé avant notre départ, qu’il nous restera du travail à effectuer à notre retour, et nous dire que ce n’est pas si grave que ça puisque nous serons alors frais et dispos, à même de régler tout ça en un clin d’œil grâce à notre toute nouvelle énergie (bon, OK, à condition de ne pas avoir fêté «trop fort» au Nouvel An…).

Quant aux managers, eh bien, l’idéal serait qu’ils montrent l’exemple. Car ça enlèverait le poids de la culpabilité à nombre d’entre nous qui envisageons de finir l’année en sifflotant, et non pas en suant…

En passant, le styliste américain Calvin Klein aime à dire : «Il faut savoir prendre son temps, ralentir, suivre ses instincts et goûter la sensualité du quotidien. C’est l’essence même de la vérité.»

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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