Êtes-vous vraiment capable d'évaluer un employé?

Publié le 14/12/2012 à 09:09, mis à jour le 20/12/2012 à 14:08

Êtes-vous vraiment capable d'évaluer un employé?

Publié le 14/12/2012 à 09:09, mis à jour le 20/12/2012 à 14:08

> Un problème comportemental. Le gros problème des narcissiques, c'est que leur vision distordue d'eux-mêmes et des autres affecte non seulement leur jugement, mais aussi – et c'est plus insidieux – leur contrôle d'eux-mêmes. Comment ça? Eh bien, en ce sens qu'à défaut d'avoir une sensibilité aux autres correcte (interprétation de leurs émotions, etc.), ils réagissent "mal" – pas de la bonne façon – aux situations courantes de la vie quotidienne, et en particulier au travail. Ne comprenant pas bien ce que pense et ressent l'autre, ils n'adoptent pas le comportement adéquat.

L'intérêt de cette découverte réside dans le fait que celle-ci met au jour un moyen intéressant d'atténuer le problème. Oui, il y a moyen de corriger son excès de confiance en soi…

Comment, au juste? En modifiant sa grille de jugement. Le narcissique regarde les autres à travers une grille particulière, composée de trames liées surtout à ses propres qualités et, dans une moindre mesure, à ses propres défauts. C'est a priori plus fort que lui : il va considérer que les autres sont moins bons que lui dans tel et tel domaines qu'il chérit par-dessus tout, et toujours considérer qu'ils ne répondent pas aux attentes, en fait, à ses attentes.

Le truc, c'est par conséquent de changer les trames de la grille. D'accorder arbitrairement davantage d'importance aux trames qui correspondent à ses défauts, et nettement moins à celles liées à ses qualités. Un peu comme quelqu'un qui a une mauvaise vision : on lui fait porter des lunettes qui "corrigent" sa vue.

C'est aussi bête que ça. Tout bon manager doit avoir le cran de dresser la liste de ce qu'il pense être ses qualités et celle de ce qu'il croit être ses défauts. Et cela fait, de modifier les critères d'évaluation des employés en fonction de son "strabisme". Bref, il doit forcer sa nature pour mieux coller à la réalité de son environnement.

Pas facile, me direz-vous. Certes, mais pas impossible non plus.

En passant, le philosophe grec Héraclite d'Éphèse aimait à dire : «La présomption? Une maladie sacrée. La vue? Une tromperie».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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