«Au début, l’entraîneur donne des conseils techniques, tactiques et stratégiques pour améliorer l’efficacité de l’équipe, et ça fonctionne. Mais une fois de plus, il arrive un moment critique où l’entraîneur a du mal à renouveler ses stratégies et ses tactiques, si bien que le comportement de l’équipe devient prévisible pour les adversaires. Et les erreurs se mettent à se multiplier sur le terrain», avance le chercheur.
Maintenant, que faire pour remédier au problème? Faut-il trouver un moyen pour briser la routine? Faut-il renouveler l’équipe? Faut-il virer l’entraîneur? Faut-il semer un peu de zizanie dans l’équipe, pour mettre fin à la trop grande familiarité qui y règne? M. Sieweke y a mûrement réfléchi, et a quelques suggestions à cet égard :
> Changer la composition de l’équipe n’est pas la panacée. Il ne faut se résoudre à cette solution qu’à la toute dernière extrêmité, d’après lui. «Un remplacement de joueur se traduit la plupart du temps par une hausse du nombre d’erreurs, le temps que le nouveau venu s’adapte à ses nouveaux équipiers, et réciproquement», dit-il.
> Virer l’entraîneur ne règlera pas tout non plus. «Car il est souvent celui qui apporte une grande stabilité à l’équipe et qui améliore la coordination entre les équipiers. Le retirer peut susciter des remous dans lesquels sombreront les joueurs», indique-t-il.
Alors? «Le nœud de l’étude, c’est le point d’inflexion du U, c’est-à-dire le moment fatidique où tout bascule pour une équipe, où le nombre d’erreurs se met «curieusement» à croître, alors que tout allait de mieux en mieux jusqu’alors. L’entraîneur comme les équipiers doivent y porter une grande attention, car ça leur envoie le signal qu’ils vont aller droit dans le mur s’ils n’apportent pas rapidement des changements majeurs à leur routine. Rien n’indique quand va se produire l’inflexion. L’important est donc d’y être vigilant, car celle-ci va forcément se produire, tôt ou tard», explique M. Sieweke.
Passionnant, n’est-ce pas? Cela ne vous fait-il pas penser à une situation que vous avez déjà vécue au travail? Ou que vous vivez en ce moment-même?
En passant, le dramaturge français du XVIIe Pierre Corneille a dit dans La Toison d’or : «Et qui change une fois peut changer tous les jours»…