Pourtant, il existe quelques trucs pour s’attaquer au mieux à des problèmes complexes. Certains sont connus et peuvent être réunis pour la plupart sous un même chapeau, celui de «la prise de distance psychologique». Cette dernière peut prendre différentes formes : le temps, l’espace, la distance sociale et l’«hypothéticalité», comme l’ont indiqué Yaacov Trope et Nira Liberman dans une étude parue l’an dernier dans la Psychological Review. Le principe est simple : une chose nous paraît complexe quand on a le nez dessus, mais dès qu’on la regarde d’une certaine distance, elle nous paraît moins impressionnante. Et cette prise de distance peut être effectuée par la pensée. Par exemple, on peut tenter de regarder la chose d’un œil neuf, c’est-à-dire autre que le sien, en se disant «Et si j’étais Napoléon Bonaparte, qu’est-ce que je ferais face à ce problème?»…
Il existe encore un truc plus simple, et semble-t-il tout aussi efficace! C’est du moins ce que j’ai découvert dans une étude passionnante intitulée Psychological distance and subjective experience : how distancing reduces the feeling of difficulty et signée par Manoj Thomas et Claire Tsai, tous deux professeurs de marketing, le premier à la Cornell University (Etats-Unis) et la seconde à la Rotman School of Management (Canada). Il suffit d’après eux de prendre un léger recul physique pour diminuer la difficulté ressentie face à un problème. Un peu comme au musée, il y a ceux qui se mettent à deux doigts des toiles des maîtres pour scruter chaque coup de pinceau et qui demeurent perplexes, et il y a ceux qui se mettent loin en face d’elles et qui se laissent emporter par la magie…