Et si vous Poultisiez votre équipe...

Publié le 31/10/2014 à 08:09

Et si vous Poultisiez votre équipe...

Publié le 31/10/2014 à 08:09

M. Verkaeren a considéré que la meilleure façon de travailler, en usine, c'était d'œuvrer en réseau d'équipes autonomes et responsables. Comme autant de cellules évoluant dans un même organisme. Il a donc créé quatre équipes chargées chacune d'un type de produits. Et chaque équipe se devait désormais de fixer ses propres objectifs, d'établir elle-même son planning et de s'assurer de la qualité de sa production.

Ce n'est pas tout. Le PDG a supprimé le comité de direction. Et il a également aboli le plus de niveaux hiérarchiques possible : fini, du coup, les postes de directeur (DRH, directeur du marketing, directeur commercial, etc.). En conséquence, la responsabilisation de chacun s'est accrue d'un seul coup : auparavant, l'opérateur qui entrait en poste à 5h du matin et qui constatait une défaillance dans la ligne de production n'avait pas l'autorité pour arrêter la ligne et remédier au problème lui-même, il devait attendre l'arrivée de son chef, vers 7h, les bras croisés; aujourd'hui, il intervient aussitôt et évite la perte de centaines de biscuits. Car, comme le disent les ouvriers de Poult, «nous ne sommes plus des robots, mais des acteurs de la réussite de l'entreprise», en soulignant «le matériel, c'est le nôtre, maintenant, et nous en sommes responsables».

C'est que même les chefs de ligne de production n'existent plus au sein de Poult. Entré chez Poult à 20 ans comme opérateur, Florent Corbella, 41 ans, a été chef de ligne pendant une quinzaine d'années. Voici ce qu'il a confié au magazine français Socialter : «Maintenant, je suis ce qu'on appelle ici un "technicien de progrès". Je travaille sur la gestion de projets, l'innovation, le développement technique et la résolution de problèmes concernant la fabrication. Je ne m'occupe plus de process ou de garantie des résultats». Autrement dit, il n'est plus celui qui dit aux autres quoi et comment faire, mais celui qui est au service des autres afin que ceux-ci atteignent leurs objectifs. Tout un changement de dynamique, n'est-ce pas?

Comment une telle révolution managériale a-t-elle été possible? Essentiellement grâce à des programmes de formation adéquats. Ces programmes dits de leadership-intraprenariat roulent en permanence. Ils visent à permettre à tous – oui, tous – de développer leur capacité à vraiment travailler en équipe, et donc à assumer sans cesse de nouvelles responsabilités. Et ce, en mettant l'accent sur tout ce qui a trait à l'innovation.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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