Et si vous écoutiez cette petite voix dans votre tête...

Publié le 24/07/2014 à 07:11

Et si vous écoutiez cette petite voix dans votre tête...

Publié le 24/07/2014 à 07:11

Ces questions, je me les suis longtemps posées. Sans trop m'y attarder, c'est vrai, car elles me semblaient a priori oiseuses. Et voilà que je suis tombé sur un article d'Actualités UQÀM traitant de ce sujet! L'accent y était mis sur Lucile Rapin, chercheuse postdoctorante, linguistique, de l'Université du Québec à Montréal, car elle avait collaboré à une étude intitulée What is that little voice inside my head? Inner speech phenomenology, its role in cognitive performance, and its relation to self-monitoring.

Cette étude était également signée par trois professeures de neuroscience cognitive à l'Université Pierre-Mendès-France (France) – Marcela Perrone-Bertolotti, Monica Baciu et Hélène Loevenbruck – ainsi que par Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherches en neuroscience à l'Inserm (France). Elle consistait à faire la synthèse d'une cinquantaine d'années de recherche sur le phénomène de la parole intérieure. Et ce qu'il en est ressorti est fabuleux…

L'un des passages de l'étude – le plus passionnant à mes yeux – porte spécifiquement sur l'influence de la voix intérieure sur la performance cognitive de chacun de nous. Voici ce qu'il y est explicité :

> La parole intérieure nous aide à passer d'une tâche à l'autre. En 2003, les chercheurs Michael Emerson et Akira Miyake ont découvert que la petite voix à l'intérieur de notre tête nous permettait de bien nous représenter mentalement la tâche à venir, et donc à mieux faire la transition entre la tâche actuelle à la suivante. Car, si on l'empêche d'intervenir (cela est possible expérimentalement, en la "parasitant" comme l'on peut parasiter un son), passer d'une tâche à une autre entraîne pour nous un effort intellectuel considérable. Ce qui nuit directement à notre performance cognitive.

> La parole intérieure nous aide à résoudre des problèmes. En 2006, les chercheurs Christian Olivers et Sander Nieuwenhuis ont noté que, grâce à la petite voix à l'intérieur de notre tête, nous faisons plus attention à ce qui se passe autour de nous. Et ce, y compris lorsqu'elle intervient de manière involontaire : nous sommes plus efficaces lorsque nous rêvassons en accomplissant une tâche routinière (par exemple, quand on pense à nos vacances tout en agrafant les photocopies d'un rapport) que lorsque nous sommes juste concentrés sur cette tâche-là, sans penser à quoi que ce soit d'autre! Et en 2010, le chercheur Bernard Baars est allé un peu plus loin, en mettant au jour le fait que cette petite voix-là, même lorsqu'elle est involontaire, nous permet de mieux nous adapter au changement, aussi infime soit-il. Ce qui est primordial pour résoudre un problème, ou encore pour apprendre quelque chose.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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