Et si vous décidiez d'être heureux au travail...

Publié le 01/04/2016 à 08:25

Et si vous décidiez d'être heureux au travail...

Publié le 01/04/2016 à 08:25

Un simple sourire, et la vie vous sourit... Photo: DR

À votre avis, combien d’émotions différentes ressentons-nous au cours d’une journée, en particulier au travail? Longtemps, on a affirmé qu’il y en avait, en général, six : la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise et le dégoût. Car on s’appuyait alors sur les travaux du psychologue américain Paul Ekman sur les émotions de base universelles.

Or, il semble qu’il y en ait encore moins. Une récente étude publiée dans la revue Current Biology montre en effet qu’il n’y en a que quatre, soit la joie, la tristesse, la peur et la colère. C’est que l’analyse des mouvements musculaires faciaux menée par Rachael Jack, de l’Université de Glasgow (Écosse), et ses collègues a mis au jour le fait que les signaux de la peur et de la surprise partaient d’un signal commun (les yeux grands ouverts), tout comme ceux de la colère et du dégoût (le nez froncé). Si bien que la surprise et le dégoût ne sont plus à présent considérés comme des émotions fondamentales.

Que note-t-on de cette découverte? Tout bonnement que les trois quarts des émotions que nous ressentons durant une journée sont négatives - la tristesse, la peur et la colère. Une seule est positive, la joie. «Nous avons à peu près 70.000 pensées qui nous traversent l’esprit durant une journée. Ce qui signifie qu’en général nous avons 47.500 pensées plus ou moins négatives par jour. Pas étonnant que j’ai été si malheureux tout au long de ma vie!», a lancé Earle G. Hall lors de la conférence qu’il a donnée la semaine dernière au Congrès de Montréal sur le bois.

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Féru de science, le pdg d’AxesNetwork, une firme spécialisée dans la conception de systèmes de paiement électronique et de contrôle d’accès, a pris la ferme résolution de faire son bonheur, et celui de ceux qui l’entourent, le jour où son coeur a volé en éclats, le jour où il a dû annoncer à son fiston de six ans que désormais il aurait deux maisons. Il s’est plongé dans d’innombrables lectures sur le bonheur, il a reproduit certaines expériences scientifiques sur lui-même pour les vérifier, et il en est arrivé à une recette du bonheur d’un stupéfiante simplicité. La voici résumée à sa plus simple expression, en trois ingrédients principaux...

1. Souriez à tout

L’un des secrets d’une humeur plus positive consiste tout simplement... à sourire! Oui, à afficher un sourire franc et sincère, pour ne pas dire communicatif.

Une expérience menée en 2011 par Brent Scott, de l’Université d’État du Michigan (États-Unis), a d’ailleurs montré que les employés qui souriaient plus que les autres étaient de meilleure humeur et plus ouverts à la nouveauté. À noter, toutefois, que les sourires forcés avaient engendré des humeurs négatives et même l’introversion.

«Sourire libère de la dopamine et de la sérotonine dans le cerveau, ce qui provoque aussitôt un sentiment de bien-être. D’où l’intérêt de sourire sans retenue au premier prétexte venu», a dit M. Hall.

2. Respirez profondément

La respiration est une fonction vitale de l’organisme. Elle nous fournit l’oxygène nécessaire au bon fonctionnement de chacun de nos organes, tout en nous débarrassant du gaz carbonique. Mieux, la façon dont on respire a une influence certaine sur le ressenti que nous avons des émotions qui nous traversent : une bonne respiration peut nous aider à y voir plus clair dans nos émotions.

Un exemple concret : respirer pour se calmer, et donc apaiser le feu des émotions qui nous assaillent à la suite, entre autres, de la lecture d’un courriel qui nous fâche, ou encore d’un coup de gueule de la part d’un de nos collègues. Cela peut se faire comme suit :

> S’asseoir confortablement dans un endroit isolé, et commencer par se détendre.

> Expirer progressivement et complètement.

> Laisser l’air envahir notre corps, tout doucement.

> Se concentrer sur l’expiration suivante, puis sur l’inspiration suivante, en suivant par la pensée les mouvements de l’abdomen, du diaphragme, des côtes et du thorax.

> Continuer jusqu’à ressentir un sentiment de détente.

«Pour moi, c’est clair aujourd’hui, inspirer donne de l’air frais à nos idées et à nos émotions. Inspirer donne de l’inspiration», a souligné le conférencier, qui suit actuellement un doctorat en psychologie organisationnelle.

3. Maîtrisez vos pensées

Afin d’augmenter le ratio de pensées positives durant nos journées, il convient de trouver le moyen d’en avoir plus qu’à l’habitude. Logique. Pour ce faire, M. Hall a concocté sa propre méthode, qui lui prend seulement deux fois 9 minutes par jour.

Le matin, au réveil, il se concentre sur sa respiration pendant trois minutes. Il enchaîne avec trois autres minutes de gratitude, à savoir de pensées reconnaissantes envers autrui (par exemple, pour ce que telle ou telle personne a fait pour lui la veille). Puis, il dédie les trois minutes suivantes à ses priorités de la journée à venir (des priorités stimulantes, bien entendu, et non pas les tâches qu’il va lui falloir accomplir, contraint et forcé).

Le soir, au coucher, il inverse les blocs de trois minutes. Ainsi, il commence par revenir sur ses priorités de la journée écoulée, histoire de faire le point sur ses actions couronnées de succès. Il enchaîne avec trois minutes dédiées à la gratitude. Enfin, il se concentre sur sa respiration, trois minutes durant. Et le tour est joué!

«Vous ne pouvez même pas imaginer les bienfaits découlant de ces quelques minutes de routine, le matin et le soir. C’est comme si le monde avait changé du tout au tout autour de moi. Ni plus ni moins», a dit M. Hall.

Et de résumer : «Je suis maintenant heureux depuis deux ans et quelques mois. Parce que j’ai saisi que le bonheur est un choix. Oui, j’ai fait le choix d’être heureux, et je peux vous dire que ça fonctionne vraiment. À présent, c’est à vous de voir. Car si vous ne prenez pas la décision d’être heureux, c’est que vous prenez celle d’être malheureux».

Voilà. Vous êtes au pied du mur. Qu’allez-vous décider?

En passant, l’écrivaine française Virginie Despentes a lancé dans Les Jolies choses : «Pourquoi avoir peur du bonheur?»

 

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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