
Le bonheur, ça fait des miracles... Photo: DR
Autonomie. Le mot est en vogue depuis une poignée d'années, en matière de management. On l'entend souvent sous sa forme anglaise – empowerment –, l'idée étant de laisser de plus en plus les coudées franches aux employés afin de s'assurer d'un engagement optimal de leur part, et par suite, d'une productivité remarquable, pour ne pas dire exceptionnelle.
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Nombre d'entreprises pionnières s'y sont mises. À l'image du constructeur de motos Harley-Davidson, qui dès les années 1980, alors qu'il était au bord de la faillite, a transformé chaque employé en "intrapreneur", ce qui lui a permis de voler de succès en succès depuis. Ou bien, de la compagnie aérienne Southwest Airlines, devenue l'une des plus performantes aux États-Unis après que son président-fondateur Herb Kelleher a accordé dans les années 1990 une «grande indépendance opérationnelle» aux employés. Ou encore, du fabricant de pompes hydrauliques Semco, qui permet, entre autres, aux employés de fixer eux-mêmes leurs heures de travail, et ce, depuis les années 1980 : un investisseur qui aurait détenu 100 000 dollars de parts de l'entreprise se serait retrouvé avec une fortune de 5,4 millions de dollars, vingt ans plus tard, tant le succès de Semco a été prodigieux depuis l'instauration de sa politique managériale détonante.
C'est clair, accorder plus d'autonomie aux employés, ça peut se révéler payant, très payant même. Mais voilà, on peut légitimement se demander si les principaux intéressés – les employés – en sont pour autant plus heureux. Car leur permettre d'assumer davantage de responsabilités, ça peut être pesant, usant et déstabilisant. Ce n'est pas tout le monde qui apprécierait que son patron lui dise : «Bon. Maintenant, il va falloir que tu arrêtes de me demander sans cesse quoi faire. Prends-toi en main, trouve-toi un projet et lance-toi. Bref, débrouille-toi, tu es ton propre boss, désormais». Pas vrai?